📄 Navigation

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62

Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 53 sur 62 (entrées 2601 à 2650 sur 3059)

jeudi 13 mai 2010




je reviens du gers et d'un travail autour d'un solo de clown intitulé quand est-ce que ça commence, solo conçu par le comédien et moi-même il y a un peu plus de cinq ans et qui attendait une continuation


et je souris d'entendre le sens que prend ce titre au fur et à mesure des années


j'ai souri aussi le jour où le comédien m'a annoncé qu'il avait obtenu une résidence de sept jours dans un village du gers appelé Samatan pour travailler sur ce solo patient



je me souviens de beckett et de son "ça commence quand ça finit"



j'ai aussi beaucoup photographié pendant ces six jours

dehors dedans, sur le plateau, en coulisses, dans les loges,

j'ai photographié le comédien, le costume, le maquillage, les objets, la maison où nous logions, le petit lac, le restaurant où nous prenions nos repas

j'ai photographié le septième jour, celui de l'inauguration du festival au sein duquel notre travail était présenté, les anonymes venus là, les grandes tables dressées sur la place, les barnums sous lesquels se tenaient ceux qui servaient les repas et la buvette, les comédiens qui jouaient dehors, ceux qui nous ont accueillis


donc j'ai photographié des chaussures, en gros plan, en solitaires et elles m'ont parlé de van gogh de heidegger et de martine drai




quand est-ce que ça commence

ça commence quand je lis sur publie.net : je suis une mauvais malade, lecture qui installe en moi un écho qui ne s'éteint pas

ça commence quand j'avais tellement aimé aussi relire cet extrait de ponge dans Le Parti pris des choses qu'elle citait :



Les statues se réveilleront un jour avec un bâillon de tissu-éponge entre les cuisses. Alors les femmes arracheront le leur et le jetteront aux orties. Leurs corps, fiers jadis et d’être sans issue vingt-cinq jours sur trente, laisseront voir le sang couler jusqu’aux chevilles. Ils se montreront en beauté.

Ainsi sera communiquée à tous, par la vision d’une réalité un peu plus importante que la rondeur ou que la fermeté des seins, la terreur qui saisit les petites filles la première fois.

Toute idée de forme pure en sera définitivement souillée.



ça commence quand je regarde des chaussures peintes et lis le texte dans lequel les images sont insérées, et quand je regarde d'autres chaussures accompagnées d'un texte, encore


ce jour-là aussi j'ai pensé à van gogh et à heidegger



ça commence par l'écoute d'une lecture : un extrait de l'histoire des chaussures, au centre cerise rue montorgueil, en lien avec remue.net, où je vois le visage de certaines personnes que je lis régulièrement sur le site mais dont je ne connais pas encore l'apparence de chair



ça commence comme ça la rencontre avec l'écriture et les chaussures de martine drai





quand la pensée d'elle m'est revenue, en photographiant les chaussures, là-bas, dans le gers pendant le travail théâtral, je me suis dit, je vais les publier sur le semenoir en rebond avec les siennes

elle ne le saura pas tout de suite car je ne l'ai pas vue sur twitter

et pourquoi chercher tout de suite à la prévenir

laissons cela au hasard des échos de notre pays de langue




ça commence quand ça finit, dit beckett


sait-on jamais ce qui nous attend




il y a quelques jours, en rentrant du gers, _où je n'avais aucun accès internet nulle part_ai regardé mon compte twitter et ai lu via martine sonnet et via remue.net l'annonce de sa disparition




elle a en fin commencé

elle ne saura donc jamais

dans cet aujourd'hui où elle a quitté ses chaussures qui l'ont quittée


que ce texte et ces images s'offrent à son souvenir et en son hommage

 

 

  

IMG_2201

IMG_2203

IMG_2280 


 


 
IMG_2085

IMG_2463

IMG_2154
   
  


  

 

 

lire : hommage à Martine Drai sur publie.net pour faire sa connaissance, la lire un peu,  et regarder ses chaussures




mercredi 12 mai 2010





jeudi 13 mai 2010

jeudi 13 mai 2010

à l'atelier d'écriture de pierre ménard#3



atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  
litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.


pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site
liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.

il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :



Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.

Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002.



voici ce que j'écrivais en lien avec la première proposition :



1.avenue felix faure


1.1 avenue felix-faure chez madame debossu

jardin d'enfants, trottoir en face du 48, un peu plus loin, en allant vers le boulevard Victor / petit groupe de bambins jouant au sable avec panoplie ad hoc : seau, pelle, rateau, passoire / confection rituelle de châteaux et de haute importance_comme s'il en allait de leur vie et qu'il savaient déjà que nous sommes poussière etc. / petit va et vient entre tas de sable et châteaux alentour / on entendait des voix crier avec une modulation qui veut du sa   ble fin / ainsi déjà certains comptaient sur le désir des autres d'avoir le produit convoité sans l'avoir fabriqué eux-mêmes_avec leur passoire_et ceux-là avaient raison ; il en était toujours pour répondre moi; ils en voulaient / c'est ainsi qu'un seau fut retourné au-dessus d'un château presque achevé et qu'un sable_comble de l'horreur, et ce fut un drame_et qu'un sable grossier se déversa sur le château, détruisant pour toujours la pureté et la belle harmonie de la finesse de la matière qui le constituait jusqu'à ce geste destructeur / c'est ainsi que l'enfant de quatre à cinq ans découvrit le mensonge et que la parole pouvait dire ce qui n'est pas



1.2 avenue felix faure chez piault

pharmacien, face au 48, le 45 / c'est là qu'un jour sa mère, peu courageuse ordinaire, après avoir descendu l'étage de l'immeuble et traversé la rue_pas dans les clous comme on avait dit qu'il fallait_et appuie bien sur la coupure_ déboula / la blouse blanche et l'homme qui était dedans demanda de tremper le doigt dans un petit bol rempli de liquide_de l'eau_ce qui fut fait / or ce liquide inerte et sans surprise en avait une en réserve / au moment ou elle y trempa son doigt, et la coupure qui saignait, l'eau soudain devint mousseuse / plus tard elle sut que l'eau était oxygénée, qu'elle avait assisté à sa première leçon de chimie et à une réaction de la dite



1.3 avenue felix faure chez poitreneau

c'était preuve qu'on avait grandi : avoir la permission de descendre l'étage, suivre le trottoir à droite et cinq boutiques plus loin entrer chez le marchand de légumes, lui demander haut et fort_n'oublie pas bonjour monsieur, s'il vous plaît monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur_lui demander tout haut une livre de poireaux, poireaux qu'il enveloppait dans du journal, les déposer dans le dit sac à commissions, payer en comptant bien pour savoir combien il allait rendre comme monnaie, et refaire le trajet en sens inverse, fière d'avoir réussi toutes les étapes / on avait repoussé, en longeant cinq immeubles d'une rue parisienne du quinzième arrondissement, la limite du monde



1.4 avenue felix faure chez taral

si le grand père l'avait demandé je te fais confiance ma p'tite fille, on entrait dans le bureau de tabac-café, à quelques pas de la maison, à l'angle de la rue de la convention et de l'avenue felix-faure, acheter 1 des gauloises bleues sans filtre 2 des petites ampoules en verre transparent laissant voir un liquide bleu pâle_il disait des ampoules d'essence_et 3 une boîte de cachou lajaunie



1.5 avenue felix-faure le cheval

il trottait sur les pavés de cette avenue, tôt le matin, très tôt, ses sabots claquaient pendant un petit moment puis s'arrêtait / il apportait du lait frais à la crémière, au coin de la rue Houdart de la Motte / quand on venait lui en acheter elle plongeait une grande mesure grise en aluminium dans le beau liquide blanc et le faisait couler dans un pot à lait qu'on apportait vide / le cheval faisait aussi entendre son pas_et là on pouvait voir son grand corps de bête en pleine ville, par la fenêtre, il était plus tard_lorsqu'il livrait des grands pains de glace; on appelait le lieu d'où il venait les glacières / le temps des réfrigérateurs viendrait un peu plus tard



2.rue de lourmel

l'école religieuse des filles


3.rue lacordaire

l'école laïque des filles

 

2.3 rue de lourmel rue lacordaire

lorsqu'on était dans l'une on pouvait voir la cour de récréation de l'autre par-dessus le mur / deux mondes séparés par le mur /


4.boulevard victor

le dimanche on allait, en tenant la main des parents, jusqu'à ce boulevard, près duquel poussaient des herbes qu'ils disaient folles sur des terrains qu'ils disaient vagues /on sentait que cela avait à voir avec quelque chose d'indéfinissable, excepté son côté dangereux et défendu sauf accompagnées des grands / le dimanche on allait tout près du bout du monde



5.la rue brézin

le quatorzième arrondissement c'était pour le jeudi / les autres jours de la semaine, dans le quinzième, les petites_montées sur le petit balcon à cette occasion, remuant leur main en signe d'aurevoir, quand avant de tourner avec son scooter au coin de la rue houdart de la motte et de la rue de plélo, il tournait la tête dans leur direction_savaient qu'il y partait travailler / le jeudi donc accompagnées de leur mère, elles prenaient le 62 et allaient voir le travailleur dans sa boutique / on allait au magasin, on avait le droit de passer derrière les comptoirs et même de s'asseoir à la caisse sur les genoux de celle qui rendait la monnaie / c'était une ancienne boutique de marchand de couleurs, devenue après la guerre Les arts et les techniques




en ce temps-là, avenue felix-faure, avenue de la convention, rue brézin, avenue du général leclerc _autrefois avenue d'orléans avant l'entrée du dit général dans paris libéré_rue houdart de la motte, avenue du maine, les grands appelaient les petites bout d'zan




samedi 10 avril 2010




mercredi 12 mai 2010



atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  
litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.


pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site
liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.

il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :



Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.

Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002.



voici ce que j'écrivais en lien avec la première proposition :



1.avenue felix faure


1.1 avenue felix-faure chez madame debossu

jardin d'enfants, trottoir en face du 48, un peu plus loin, en allant vers le boulevard Victor / petit groupe de bambins jouant au sable avec panoplie ad hoc : seau, pelle, rateau, passoire / confection rituelle de châteaux et de haute importance_comme s'il en allait de leur vie et qu'il savaient déjà que nous sommes poussière etc. / petit va et vient entre tas de sable et châteaux alentour / on entendait des voix crier avec une modulation qui veut du sa   ble fin / ainsi déjà certains comptaient sur le désir des autres d'avoir le produit convoité sans l'avoir fabriqué eux-mêmes_avec leur passoire_et ceux-là avaient raison ; il en était toujours pour répondre moi; ils en voulaient / c'est ainsi qu'un seau fut retourné au-dessus d'un château presque achevé et qu'un sable_comble de l'horreur, et ce fut un drame_et qu'un sable grossier se déversa sur le château, détruisant pour toujours la pureté et la belle harmonie de la finesse de la matière qui le constituait jusqu'à ce geste destructeur / c'est ainsi que l'enfant de quatre à cinq ans découvrit le mensonge et que la parole pouvait dire ce qui n'est pas



1.2 avenue felix faure chez piault

pharmacien, face au 48, le 45 / c'est là qu'un jour sa mère, peu courageuse ordinaire, après avoir descendu l'étage de l'immeuble et traversé la rue_pas dans les clous comme on avait dit qu'il fallait_et appuie bien sur la coupure_ déboula / la blouse blanche et l'homme qui était dedans demanda de tremper le doigt dans un petit bol rempli de liquide_de l'eau_ce qui fut fait / or ce liquide inerte et sans surprise en avait une en réserve / au moment ou elle y trempa son doigt, et la coupure qui saignait, l'eau soudain devint mousseuse / plus tard elle sut que l'eau était oxygénée, qu'elle avait assisté à sa première leçon de chimie et à une réaction de la dite



1.3 avenue felix faure chez poitreneau

c'était preuve qu'on avait grandi : avoir la permission de descendre l'étage, suivre le trottoir à droite et cinq boutiques plus loin entrer chez le marchand de légumes, lui demander haut et fort_n'oublie pas bonjour monsieur, s'il vous plaît monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur_lui demander tout haut une livre de poireaux, poireaux qu'il enveloppait dans du journal, les déposer dans le dit sac à commissions, payer en comptant bien pour savoir combien il allait rendre comme monnaie, et refaire le trajet en sens inverse, fière d'avoir réussi toutes les étapes / on avait repoussé, en longeant cinq immeubles d'une rue parisienne du quinzième arrondissement, la limite du monde



1.4 avenue felix faure chez taral

si le grand père l'avait demandé je te fais confiance ma p'tite fille, on entrait dans le bureau de tabac-café, à quelques pas de la maison, à l'angle de la rue de la convention et de l'avenue felix-faure, acheter 1 des gauloises bleues sans filtre 2 des petites ampoules en verre transparent laissant voir un liquide bleu pâle_il disait des ampoules d'essence_et 3 une boîte de cachou lajaunie



1.5 avenue felix-faure le cheval

il trottait sur les pavés de cette avenue, tôt le matin, très tôt, ses sabots claquaient pendant un petit moment puis s'arrêtait / il apportait du lait frais à la crémière, au coin de la rue Houdart de la Motte / quand on venait lui en acheter elle plongeait une grande mesure grise en aluminium dans le beau liquide blanc et le faisait couler dans un pot à lait qu'on apportait vide / le cheval faisait aussi entendre son pas_et là on pouvait voir son grand corps de bête en pleine ville, par la fenêtre, il était plus tard_lorsqu'il livrait des grands pains de glace; on appelait le lieu d'où il venait les glacières / le temps des réfrigérateurs viendrait un peu plus tard



2.rue de lourmel

l'école religieuse des filles


3.rue lacordaire

l'école laïque des filles

 

2.3 rue de lourmel rue lacordaire

lorsqu'on était dans l'une on pouvait voir la cour de récréation de l'autre par-dessus le mur / deux mondes séparés par le mur /


4.boulevard victor

le dimanche on allait, en tenant la main des parents, jusqu'à ce boulevard, près duquel poussaient des herbes qu'ils disaient folles sur des terrains qu'ils disaient vagues /on sentait que cela avait à voir avec quelque chose d'indéfinissable, excepté son côté dangereux et défendu sauf accompagnées des grands / le dimanche on allait tout près du bout du monde



5.la rue brézin

le quatorzième arrondissement c'était pour le jeudi / les autres jours de la semaine, dans le quinzième, les petites_montées sur le petit balcon à cette occasion, remuant leur main en signe d'aurevoir, quand avant de tourner avec son scooter au coin de la rue houdart de la motte et de la rue de plélo, il tournait la tête dans leur direction_savaient qu'il y partait travailler / le jeudi donc accompagnées de leur mère, elles prenaient le 62 et allaient voir le travailleur dans sa boutique / on allait au magasin, on avait le droit de passer derrière les comptoirs et même de s'asseoir à la caisse sur les genoux de celle qui rendait la monnaie / c'était une ancienne boutique de marchand de couleurs, devenue après la guerre Les arts et les techniques




en ce temps-là, avenue felix-faure, avenue de la convention, rue brézin, avenue du général leclerc _autrefois avenue d'orléans avant l'entrée du dit général dans paris libéré_rue houdart de la motte, avenue du maine, les grands appelaient les petites bout d'zan




samedi 10 avril 2010




mercredi 12 mai 2010

mercredi 12 mai 2010

duo aléatoire mhk 8 (avril en mai)

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le huitième duo : (avril en mai), pour des raisons géographiques, l'une en bretagne, l'autre dans le gers, sans internet






après une lecture, chez publie.net, de claude favre




on écrit des fois comme pousse le vent les feuilles _la bouche ça fait des histoires de pensée d'écriture _ça dit une parl dit fred griot _ça râcle le fond de soi le bord la surface _ça pince la nuit bleue de lune électrique

des fois on écrit comme bouge le vert la lisière des sous-bois _ça remue la limite des horizons _ça longe les haies d'églantines –ça pique les lèvres aux épines des ronces




des fois on se tait d'écriture _ça s'émiette comme partir



9 mai 2010




Duo d'avril en mai

michelle kruithof
  
 
 
 





mercredi 12 mai 2010

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le huitième duo : (avril en mai), pour des raisons géographiques, l'une en bretagne, l'autre dans le gers, sans internet






après une lecture, chez publie.net, de claude favre




on écrit des fois comme pousse le vent les feuilles _la bouche ça fait des histoires de pensée d'écriture _ça dit une parl dit fred griot _ça râcle le fond de soi le bord la surface _ça pince la nuit bleue de lune électrique

des fois on écrit comme bouge le vert la lisière des sous-bois _ça remue la limite des horizons _ça longe les haies d'églantines –ça pique les lèvres aux épines des ronces




des fois on se tait d'écriture _ça s'émiette comme partir



9 mai 2010




Duo d'avril en mai

michelle kruithof
  
 
 
 





mercredi 12 mai 2010

mercredi 12 mai 2010

le violet frisé



le violet frisé
de perse
se change soudain
 

     avec l'air du soleil descendant vers l'ouest
     avec le léger changement de température
     avec une imperceptible fraîcheur venue de la terre
 

en luxuriance parfumée

 
cette lame effilée de senteur
s'en enivrer encore

plus que quelques jours
et il faudra attendre
le printemps prochain

  

c'est l'heure du lilas

  

jeudi 29 avr 2010



le violet frisé
de perse
se change soudain
 

     avec l'air du soleil descendant vers l'ouest
     avec le léger changement de température
     avec une imperceptible fraîcheur venue de la terre
 

en luxuriance parfumée

 
cette lame effilée de senteur
s'en enivrer encore

plus que quelques jours
et il faudra attendre
le printemps prochain

  

c'est l'heure du lilas

  

jeudi 29 avr 2010

jeudi 29 avr 2010

coup d'oeil sur le jardin




  
 
IMG_1813

la première pivoine

 


IMG_1679
magnolia et les dernières fleurs


  
 

IMG_1772
coupes de buis protégeant les marguerites nouvelles
 


IMG_1764
  
 
 ancolies à l'abri d'un rosier noisette



IMG_1859
tilleul (élagage drastique mais sinon les branches entrent dans la maison. planté trop près. quand. peut-être aux entours de 1886 ) 
 
 





IMG_1826
l'ombre du tilleul



IMG_1678
le camélia près du mur au nord  
 
 
 
  
 

  
 
 
  
    

mercredi 28 avr 2010




  
 
IMG_1813

la première pivoine

 


IMG_1679
magnolia et les dernières fleurs


  
 

IMG_1772
coupes de buis protégeant les marguerites nouvelles
 


IMG_1764
  
 
 ancolies à l'abri d'un rosier noisette



IMG_1859
tilleul (élagage drastique mais sinon les branches entrent dans la maison. planté trop près. quand. peut-être aux entours de 1886 ) 
 
 





IMG_1826
l'ombre du tilleul



IMG_1678
le camélia près du mur au nord  
 
 
 
  
 

  
 
 
  
    

mercredi 28 avr 2010

mercredi 28 avr 2010

jardin chantier #2




continuation d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison
on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin
y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture
mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain





#9 avr 2010


griffe sécateur sac pour les coupes te voilà à nouveau au jardin


encore supprimer
pour pouvoir replanter et que ça renaisse


tu veux travailler au jardin, y éprouver ta carcasse, bien malmenée, en ce printemps de mars et avril. et planter géraniums odorants, géraniums vivaces, cistes et verveines d'ornements, qui le réclament, depuis le fond, près de la grille, dans leur petit pot en terre cuite couleur brique. tu déposes les outils sur le petit muret de béton gris autour du bassin, puisque c'est là que tu vas travailler, et tu pars vers ce que tu as toujours entendu désigner comme le fond du jardin


ce mot " fond"
et le jardin ouvre un espace où entrer
comme on le dirait d'un bois ou d'une forêt
un espace dilaté propice à se perdre
auquel le mot offre un indice d'énigme


donc tu te diriges vers le fond. tu salues le cerisier montmorency, au milieu de l'allée, en fleurs. tu n'as pas pu, d'un coup de serpette bien visé, couper les rejets de merisier venus au-dessous du point de greffe. pas eu le courage, depuis quatre ou cinq années, de les supprimer pour que le cerisier vive mieux. très vieux ce montmorency, malade. il y a deux ans tu as tenté de couper quelques branches pour le sauver, mais c'est décidé tu lui laisses les branches de merisier. pour l'heure ils vivent ensemble


penser qu'il date de 1936
il a dû en offrir des cerises à macérer dans une eau-de-vie


tu prends les six pots de géraniums, posés au pied des troènes_tu ne les as pas taillés en haie_ et tu les déposes sur la brouette en bois


brouette fait main
le jardinier qui t'a fabriquée a depuis longtemps rejoint la terre
qu'il y a si souvent transporté
à mon tour de t'utiliser
avant qu'à mon tour aussi j'y retourne


un coup d'œil au grand noyer_en branches encore nues,_aux branches frêles d'un petit lilas blanc bientôt en fleurs,_éclat prelevé du grand, planté ici au printemps dernier_avant de rouler la brouette entre les allées de buis jusqu'au bassin. te voilà arrivée. ça ne t'a pas semblé long mais moins aisé que d'autres jours, la force des bras moins vive, le souffle un peu différent. qu'importe, ça brouette quand même. pour travailler la terre avant de planter, tu ne peux pas t'accroupir comme à l'accoutumé et à l'asiatique. pas encore assez de force.  t'assieds sur le petit muret de béton, jambes allongées sur la terre, et, griffe à la main, tu la débarrasses des herbes et petites pousses qui se sont installée sur les copeaux de cacao de l'année passée. tu ne sais pas les noms. tu préserves les violettes, les pieds de marguerite dont on aperçoit bien les tiges, et les ancolies dont tu reconnais les feuilles légères. 


à la vue des feuilles d'acanthe qui commencent à dépasser la surface de la terre
penser aux chapiteaux des colonnes corinthiennes
aux dessins d'ellsworth kelly et de matisse


tu travailles presque en –dessous de l'aubépin_Bel aubépin verdissant / Fleurissant / Le long de ce beau rivage_ pas étonnant que tu trouves plusieurs pousses de cet arbre_toute petite tige mais déjà de dures épines et une racine enfoncée loin en terre, tellement qu'à la main tu ne parviendras pas à les extraire.


s'étonner de la puissance de cette plante quasi naissante
 capable de forer la terre
aussi rapidement que profondément
a-t-elle besoin de nutriments ne se trouvant qu'à cette distance


tu griffes pour remuer la surface, l'aérer, nettoyer des racines que tu jettes derrière toi dans un sac prévu à cet effet


remarquer une petite tache rouge insolite au milieu des herbes dans le sac
un rouge qui bouge
une coccinelle
la sauver des déchets
deux petits volets si minces s'entrouvrent. elle s'envole

tu griffes encore un peu. la narine toute heureuse, tu disperses un peu de noir crottin de cheval que tu mélanges à la terre pour l'engraisser. et tu prépares la plantation en disposant les pots sur la terre pour repérer l'endroit où tu vas creuser. les six géraniums vivaces bleus en première ligne et derrière, les géraniums odorants, un entre les rosiers rugosa, deux au bout à l'angle, entre le rosier blanc_quel nom_et les tanaisies rapportées de normandie. maintenant dépoter chaque plant, lui ménager un trou_pas trop profond_ verser un arrosoir, planter, remettre la terre soigneusement autour, disposer les copeaux de cacao, arroser à nouveau_pour faire tomber la terre bien autour des racines de manière à ne pas laisser de poche d'air_arroser avec la pomme sur l'arrosoir cette fois-ci pour ne pas disséminer par un jet d'eau trop puissant les dits copeaux.


regarder le travail vert sur brun
se dire que oui ça été possible
une petite joie
se remettre debout


cistes et verveines une autre fois. tu as quelque chose à finir. rouler la brouette jusqu'au fond du jardin, sous le hangar. ranger les outils dans la petite remise sous l'escalier. porter le sac de coupes jusqu'à la rue où l'on vient les collecter. te défaire des gants de jardinage, des chaussures et de l'habit réservés à cette activité





  
 
piaffer d'impatience : à quand les fleurs

les poissons nagent rouge au soleil
un petit vent apporte l'odeur des narcisses

le printemps s'installe

le monde suit son cours





mercredi 28 avr 2010




continuation d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison
on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin
y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture
mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain





#9 avr 2010


griffe sécateur sac pour les coupes te voilà à nouveau au jardin


encore supprimer
pour pouvoir replanter et que ça renaisse


tu veux travailler au jardin, y éprouver ta carcasse, bien malmenée, en ce printemps de mars et avril. et planter géraniums odorants, géraniums vivaces, cistes et verveines d'ornements, qui le réclament, depuis le fond, près de la grille, dans leur petit pot en terre cuite couleur brique. tu déposes les outils sur le petit muret de béton gris autour du bassin, puisque c'est là que tu vas travailler, et tu pars vers ce que tu as toujours entendu désigner comme le fond du jardin


ce mot " fond"
et le jardin ouvre un espace où entrer
comme on le dirait d'un bois ou d'une forêt
un espace dilaté propice à se perdre
auquel le mot offre un indice d'énigme


donc tu te diriges vers le fond. tu salues le cerisier montmorency, au milieu de l'allée, en fleurs. tu n'as pas pu, d'un coup de serpette bien visé, couper les rejets de merisier venus au-dessous du point de greffe. pas eu le courage, depuis quatre ou cinq années, de les supprimer pour que le cerisier vive mieux. très vieux ce montmorency, malade. il y a deux ans tu as tenté de couper quelques branches pour le sauver, mais c'est décidé tu lui laisses les branches de merisier. pour l'heure ils vivent ensemble


penser qu'il date de 1936
il a dû en offrir des cerises à macérer dans une eau-de-vie


tu prends les six pots de géraniums, posés au pied des troènes_tu ne les as pas taillés en haie_ et tu les déposes sur la brouette en bois


brouette fait main
le jardinier qui t'a fabriquée a depuis longtemps rejoint la terre
qu'il y a si souvent transporté
à mon tour de t'utiliser
avant qu'à mon tour aussi j'y retourne


un coup d'œil au grand noyer_en branches encore nues,_aux branches frêles d'un petit lilas blanc bientôt en fleurs,_éclat prelevé du grand, planté ici au printemps dernier_avant de rouler la brouette entre les allées de buis jusqu'au bassin. te voilà arrivée. ça ne t'a pas semblé long mais moins aisé que d'autres jours, la force des bras moins vive, le souffle un peu différent. qu'importe, ça brouette quand même. pour travailler la terre avant de planter, tu ne peux pas t'accroupir comme à l'accoutumé et à l'asiatique. pas encore assez de force.  t'assieds sur le petit muret de béton, jambes allongées sur la terre, et, griffe à la main, tu la débarrasses des herbes et petites pousses qui se sont installée sur les copeaux de cacao de l'année passée. tu ne sais pas les noms. tu préserves les violettes, les pieds de marguerite dont on aperçoit bien les tiges, et les ancolies dont tu reconnais les feuilles légères. 


à la vue des feuilles d'acanthe qui commencent à dépasser la surface de la terre
penser aux chapiteaux des colonnes corinthiennes
aux dessins d'ellsworth kelly et de matisse


tu travailles presque en –dessous de l'aubépin_Bel aubépin verdissant / Fleurissant / Le long de ce beau rivage_ pas étonnant que tu trouves plusieurs pousses de cet arbre_toute petite tige mais déjà de dures épines et une racine enfoncée loin en terre, tellement qu'à la main tu ne parviendras pas à les extraire.


s'étonner de la puissance de cette plante quasi naissante
 capable de forer la terre
aussi rapidement que profondément
a-t-elle besoin de nutriments ne se trouvant qu'à cette distance


tu griffes pour remuer la surface, l'aérer, nettoyer des racines que tu jettes derrière toi dans un sac prévu à cet effet


remarquer une petite tache rouge insolite au milieu des herbes dans le sac
un rouge qui bouge
une coccinelle
la sauver des déchets
deux petits volets si minces s'entrouvrent. elle s'envole

tu griffes encore un peu. la narine toute heureuse, tu disperses un peu de noir crottin de cheval que tu mélanges à la terre pour l'engraisser. et tu prépares la plantation en disposant les pots sur la terre pour repérer l'endroit où tu vas creuser. les six géraniums vivaces bleus en première ligne et derrière, les géraniums odorants, un entre les rosiers rugosa, deux au bout à l'angle, entre le rosier blanc_quel nom_et les tanaisies rapportées de normandie. maintenant dépoter chaque plant, lui ménager un trou_pas trop profond_ verser un arrosoir, planter, remettre la terre soigneusement autour, disposer les copeaux de cacao, arroser à nouveau_pour faire tomber la terre bien autour des racines de manière à ne pas laisser de poche d'air_arroser avec la pomme sur l'arrosoir cette fois-ci pour ne pas disséminer par un jet d'eau trop puissant les dits copeaux.


regarder le travail vert sur brun
se dire que oui ça été possible
une petite joie
se remettre debout


cistes et verveines une autre fois. tu as quelque chose à finir. rouler la brouette jusqu'au fond du jardin, sous le hangar. ranger les outils dans la petite remise sous l'escalier. porter le sac de coupes jusqu'à la rue où l'on vient les collecter. te défaire des gants de jardinage, des chaussures et de l'habit réservés à cette activité





  
 
piaffer d'impatience : à quand les fleurs

les poissons nagent rouge au soleil
un petit vent apporte l'odeur des narcisses

le printemps s'installe

le monde suit son cours





mercredi 28 avr 2010

mercredi 28 avr 2010

entre broderie et dévoration ...




Anne-Marie Albiach
Anawratha, Al Dante
« le lied perce un corps nu
que dévore une broderie »




entre broderie et dévoration
sarcophage richelieu

vie de mandibules

ciseaux des tissandières

acharnement tranquille
dans les maisons féminines

la guerre de chair
cousue
en blanc du linge



mercredi 5 avril 2006




mardi 06 avr 2010




Anne-Marie Albiach
Anawratha, Al Dante
« le lied perce un corps nu
que dévore une broderie »




entre broderie et dévoration
sarcophage richelieu

vie de mandibules

ciseaux des tissandières

acharnement tranquille
dans les maisons féminines

la guerre de chair
cousue
en blanc du linge



mercredi 5 avril 2006




mardi 06 avr 2010

mardi 06 avr 2010

en écho à françois bon I de l'allemagne




À quand remonterait pour moi le premier souvenir de livre lu associé à la langue allemande, à une traduction de l’allemand et d’un auteur associé à l’espace de cette langue ?
françois bon / de l'Allemagne, en vase communicant chez laurent margantin




mon premier_sait-on jamais quand ça commence_souvenir de la langue allemande remonte à la petite enfance, sans que j'eusse reconnu ce petit mot d'une syllabe, répétée deux ou trois fois par mon père "auf " comme lui appartenant. c'était pour moi un des mots tendres qu'il offrait au réveil de ses pioutes pour tenter de les faire sortir du lit_c'était l'heure de quitter le sommeil et se préparer pour l'école. il disait aussi Schaf Kopf quand_me semblait-il_il voulait nous dire à peu près la même chose que lorsqu'il disait "tu n'as pas fait marcher ta matière grise" en tapotant son front de l'index. on devinait que nous n'avions pas assez réfléchi et que cette "matière" était localisée dans la tête


la langue allemande_reconnue comme telle_ et le souvenir de son irruption, tient à l'école. d'abord me souviens encore de mon étonnement le jour où_et cela doit être au début de son apprentissage, j'avais à peu près 12,13 ans_j'ai rencontré les pré et et les postpositions, les pré et les suffixes, les adverbes, et ai vu écrit ce "auf" qui, prononcé, rendait la même sonorité que le petit mot de mon père. ça voulait donc signifier quelque chose comme se lever, se mettre debout, et ce que j'avais pris pour une syllabe de son cru, appartenant à son langage affectueux et à sa langue française, était une injonction allemande


ai appris cette langue facilement_vocabulaire et grammaire_sans être capable pour autant aujourd’hui de suivre en tranquillité une conversation. ai saisi ses jeux de construction dans la phrase qui me fait attendre le verbe jeté à la fin et qui enfin vient tout révéler_comme la photo d'autrefois dans son bain argentique_ses prépositions et postpositions qui ajustent ou réinstallent le sens. ai aimé très vite sa facilité à construire les mots composés

 

ce début reposait dans un livre vert de littérature allemande pour l'école, allemand deuxième langue_de quel nom le désignait-on?_était-ce dans ses pages où je découvre la mythologie allemande avec Märchen, elfes et sombres forêts incontournables. bientôt la poésie-Dichtung le mot Lorelei_dont j'aime la sonorité_avec Heine, et le ich weib es nicht, was soll es bedeuten, dab ich so traurig bin qui va si bien à l'adolescente triste et à son ennui. bientôt, appris et chanté au cours de chant, Heidenröslein et Goethe_je me souviens encore de Sah ein Knab' ein Röslein steh'n /  Röslein auf der Heiden / War so jung und war so schön/ Lief er schnell nah zu seh'n / Sah's mit vielen Freuden / Röslein, Röslein, Röslein rot / Röslein auf der Heiden puis l'enfant dit ich breche dich, et la rose ich steche dich sans vouloir leiden, puis il est question de Weh und Ach. bientôt Erlkönig dont je me souviens des quatre pemières strophes_ah ce saüseln comme j'en aimais la prononciation et la sonorité_je n'avais guère l'occasion de dire ou de lire son équivalent français, me semble-t-il, susuurrer, et ce verbe m'est resté comme beaucoup d'autres mots, portant son existence à part entière, sans avoir besoin d'être traduit pour être ressenti-compris. ai découvert beaucoup plus tard cet Erlkönig chanté par Jessye Norman_qui m'a fait pleurer d'émotion et de bonheur


ai été d'emblée_et le suis encore_en relation d'intimité avec cette langue, ses sonorités, certaines de ces tournures, certains de ces substantifs, avec ce "sentiment de la langue" comme l'écrit françois bon, cette "rêverie" qui me visite à son écoute_et ne sais guère à quoi cela tient. il faut croire qu'elle est liée à moi_le auf de mon père suffit-il à cette liaison_à une puissance qui me parvient et à la littérature française


ai travaillé, au lycée, Kafka et la Verwandlung, relu depuis, en bilingue


ai travaillé Brecht, quels textes?


étudiante, ai lu de la philosophie allemande, beaucoup en français, et des extraits en bilingue, un peu de Kant, de Hegel, de Nietsche. quand j'ai lu Freud, ai goûté aussi un peu de texte bilingue


plus tard ai écouté Kurt Weil, texte de Brecht en main, die Dreigroschenoper


ait très vite adopté le "ver" et le "zer" pour ce qui détruit ou se détruit, ce qui blesse, se déchire, explose. des substantifs, des adjectifs allemands s'imposent à moi dans des situations sensibles avant leurs équivalents français


présence aussi de la ittérature dans la musique. beaucoup de Lieder_textes des poètes en main aussi, avant après ou pendant_Brahms, Schuman, Mahler et les Kindertotenlieder, subjuguée par les voix les chantant, Jessye Norman, Elisabeth Schwarzkopk, Kathleen Ferrier, Hermann Prey, Dietrich Fischer_Dieskau


les mélodies françaises et les compositeurs français sont venues après


combien de fois n'ai-je pas écouté_messes, cantates, opéras_ de Beethoven, Bach, Mozart . un peu de Wagner


suis allée à Vienne pour la langue allemande université d'été


lu en français Thomas Mann La Montagne magique, Hofmann L'homme au sable, relu en allemand ensuite, Freud L'étude sur la gradiva de Jensen, relu en allemand ensuite, grapiller dans Hölderlin, français et bilingue


découvert Rainer Maria Rilke, en français, puis essayé quelques textes en bilingue


puis Celan, français et bilingue avec certaines études qui éclairent la traduction

puis Rose Ausländer en bilingue


puis Les grains de pollen de Novalis traduit par Laurent Margantin, toujours chez lui ce dossier sur Werner Köfler, et ses traductions avec texte original de poésies de Trakl, et les textes d'Ingeborg Bachmann avec textes allemands


chez poezibao le dossier Ingeborg Bachmann par Françoise Rétif, textes traduits seulement




lacunaire et éparpillée telle est ma connaissance de la langue allemande et elle me tient au cœur



peut-être un écho du auf paternel d'ouverture dans le stehen de celan accompagnant les jours d'aujourd'hui

 

 

 

lundi 05 avr 2010




À quand remonterait pour moi le premier souvenir de livre lu associé à la langue allemande, à une traduction de l’allemand et d’un auteur associé à l’espace de cette langue ?
françois bon / de l'Allemagne, en vase communicant chez laurent margantin




mon premier_sait-on jamais quand ça commence_souvenir de la langue allemande remonte à la petite enfance, sans que j'eusse reconnu ce petit mot d'une syllabe, répétée deux ou trois fois par mon père "auf " comme lui appartenant. c'était pour moi un des mots tendres qu'il offrait au réveil de ses pioutes pour tenter de les faire sortir du lit_c'était l'heure de quitter le sommeil et se préparer pour l'école. il disait aussi Schaf Kopf quand_me semblait-il_il voulait nous dire à peu près la même chose que lorsqu'il disait "tu n'as pas fait marcher ta matière grise" en tapotant son front de l'index. on devinait que nous n'avions pas assez réfléchi et que cette "matière" était localisée dans la tête


la langue allemande_reconnue comme telle_ et le souvenir de son irruption, tient à l'école. d'abord me souviens encore de mon étonnement le jour où_et cela doit être au début de son apprentissage, j'avais à peu près 12,13 ans_j'ai rencontré les pré et et les postpositions, les pré et les suffixes, les adverbes, et ai vu écrit ce "auf" qui, prononcé, rendait la même sonorité que le petit mot de mon père. ça voulait donc signifier quelque chose comme se lever, se mettre debout, et ce que j'avais pris pour une syllabe de son cru, appartenant à son langage affectueux et à sa langue française, était une injonction allemande


ai appris cette langue facilement_vocabulaire et grammaire_sans être capable pour autant aujourd’hui de suivre en tranquillité une conversation. ai saisi ses jeux de construction dans la phrase qui me fait attendre le verbe jeté à la fin et qui enfin vient tout révéler_comme la photo d'autrefois dans son bain argentique_ses prépositions et postpositions qui ajustent ou réinstallent le sens. ai aimé très vite sa facilité à construire les mots composés

 

ce début reposait dans un livre vert de littérature allemande pour l'école, allemand deuxième langue_de quel nom le désignait-on?_était-ce dans ses pages où je découvre la mythologie allemande avec Märchen, elfes et sombres forêts incontournables. bientôt la poésie-Dichtung le mot Lorelei_dont j'aime la sonorité_avec Heine, et le ich weib es nicht, was soll es bedeuten, dab ich so traurig bin qui va si bien à l'adolescente triste et à son ennui. bientôt, appris et chanté au cours de chant, Heidenröslein et Goethe_je me souviens encore de Sah ein Knab' ein Röslein steh'n /  Röslein auf der Heiden / War so jung und war so schön/ Lief er schnell nah zu seh'n / Sah's mit vielen Freuden / Röslein, Röslein, Röslein rot / Röslein auf der Heiden puis l'enfant dit ich breche dich, et la rose ich steche dich sans vouloir leiden, puis il est question de Weh und Ach. bientôt Erlkönig dont je me souviens des quatre pemières strophes_ah ce saüseln comme j'en aimais la prononciation et la sonorité_je n'avais guère l'occasion de dire ou de lire son équivalent français, me semble-t-il, susuurrer, et ce verbe m'est resté comme beaucoup d'autres mots, portant son existence à part entière, sans avoir besoin d'être traduit pour être ressenti-compris. ai découvert beaucoup plus tard cet Erlkönig chanté par Jessye Norman_qui m'a fait pleurer d'émotion et de bonheur


ai été d'emblée_et le suis encore_en relation d'intimité avec cette langue, ses sonorités, certaines de ces tournures, certains de ces substantifs, avec ce "sentiment de la langue" comme l'écrit françois bon, cette "rêverie" qui me visite à son écoute_et ne sais guère à quoi cela tient. il faut croire qu'elle est liée à moi_le auf de mon père suffit-il à cette liaison_à une puissance qui me parvient et à la littérature française


ai travaillé, au lycée, Kafka et la Verwandlung, relu depuis, en bilingue


ai travaillé Brecht, quels textes?


étudiante, ai lu de la philosophie allemande, beaucoup en français, et des extraits en bilingue, un peu de Kant, de Hegel, de Nietsche. quand j'ai lu Freud, ai goûté aussi un peu de texte bilingue


plus tard ai écouté Kurt Weil, texte de Brecht en main, die Dreigroschenoper


ait très vite adopté le "ver" et le "zer" pour ce qui détruit ou se détruit, ce qui blesse, se déchire, explose. des substantifs, des adjectifs allemands s'imposent à moi dans des situations sensibles avant leurs équivalents français


présence aussi de la ittérature dans la musique. beaucoup de Lieder_textes des poètes en main aussi, avant après ou pendant_Brahms, Schuman, Mahler et les Kindertotenlieder, subjuguée par les voix les chantant, Jessye Norman, Elisabeth Schwarzkopk, Kathleen Ferrier, Hermann Prey, Dietrich Fischer_Dieskau


les mélodies françaises et les compositeurs français sont venues après


combien de fois n'ai-je pas écouté_messes, cantates, opéras_ de Beethoven, Bach, Mozart . un peu de Wagner


suis allée à Vienne pour la langue allemande université d'été


lu en français Thomas Mann La Montagne magique, Hofmann L'homme au sable, relu en allemand ensuite, Freud L'étude sur la gradiva de Jensen, relu en allemand ensuite, grapiller dans Hölderlin, français et bilingue


découvert Rainer Maria Rilke, en français, puis essayé quelques textes en bilingue


puis Celan, français et bilingue avec certaines études qui éclairent la traduction

puis Rose Ausländer en bilingue


puis Les grains de pollen de Novalis traduit par Laurent Margantin, toujours chez lui ce dossier sur Werner Köfler, et ses traductions avec texte original de poésies de Trakl, et les textes d'Ingeborg Bachmann avec textes allemands


chez poezibao le dossier Ingeborg Bachmann par Françoise Rétif, textes traduits seulement




lacunaire et éparpillée telle est ma connaissance de la langue allemande et elle me tient au cœur



peut-être un écho du auf paternel d'ouverture dans le stehen de celan accompagnant les jours d'aujourd'hui

 

 

 

lundi 05 avr 2010

lundi 05 avr 2010

on ne pourrait pas être plus fatiguée ...




on ne pourrait pas être plus fatiguée

si on le sera mais ne sait quand
ne sent pas le futur
alors on garde la tournure

on attend
Douleur ne cède pas
on est à plat dos entre les draps
on attend
on parle peu
Douleur ne cède pas

pour tenter de ne pas lui céder
on regarde le tilleul
un peu plus loin le houx
puis le saule pleureur qui se met en feuilles vert tendre
c'est mars

on ne parle pas
Douleur pourrait entrer en dialogue
pas question
la tenir à distance d'une verbalisation
elle lui donnerait de l'importance

écouter les oiseaux
mésanges pinsons merles
abîmer son regard au fond du bleu du ciel
au fond du blanc des nuages
comme si le regard allait y déposer
Douleur qui ne cède pas
et qu'elle s'emporte avec le vent



essayer de devenir le vent le ciel l'oiseau l'arbre




lundi 05 avr 2010




on ne pourrait pas être plus fatiguée

si on le sera mais ne sait quand
ne sent pas le futur
alors on garde la tournure

on attend
Douleur ne cède pas
on est à plat dos entre les draps
on attend
on parle peu
Douleur ne cède pas

pour tenter de ne pas lui céder
on regarde le tilleul
un peu plus loin le houx
puis le saule pleureur qui se met en feuilles vert tendre
c'est mars

on ne parle pas
Douleur pourrait entrer en dialogue
pas question
la tenir à distance d'une verbalisation
elle lui donnerait de l'importance

écouter les oiseaux
mésanges pinsons merles
abîmer son regard au fond du bleu du ciel
au fond du blanc des nuages
comme si le regard allait y déposer
Douleur qui ne cède pas
et qu'elle s'emporte avec le vent



essayer de devenir le vent le ciel l'oiseau l'arbre




lundi 05 avr 2010

lundi 05 avr 2010

sur le gris du bitume ...




sur le gris du bitume l'eau posée en flaques rabat le ciel en éclats
haillons de bleu et d'or
comme si un morceau de sol s'ouvrant en blessure
donnait accès au ciel par fragments de l'autre côté de la terre


regarder, éblouie,  presque incrédule, les morceaux chus au caniveau


(une enfant traverse une clairière)




au bord du trottoir  un peu de chaussée a le visage du ciel




samedi 03 avr 2010




sur le gris du bitume l'eau posée en flaques rabat le ciel en éclats
haillons de bleu et d'or
comme si un morceau de sol s'ouvrant en blessure
donnait accès au ciel par fragments de l'autre côté de la terre


regarder, éblouie,  presque incrédule, les morceaux chus au caniveau


(une enfant traverse une clairière)




au bord du trottoir  un peu de chaussée a le visage du ciel




samedi 03 avr 2010

samedi 03 avr 2010

en rebond avec joachim séné




en rebond avec fiction numérique de Joachim Séné
dans son blog Fragments, chutes et conséquences




cette rêverie qui commence comme par erreur comme si
m'embarque dès le pas de connexion disponible du grand ordinateur
avec pourtant présence connectée du sujet qui tape ces mots que je lis et vois briller

j'aime cette disparition discrète progressive
comme inéluctable
de l'informatique
l'énergie qui passe de la batterie aux doigts
l'apparition des cris d'oiseaux

sont-ils ceux qui appellent à quitter la ville pour un champ où le blé pousse frileusement
loin des flux de la connectique
en un lieu sans électricité où la nuit profonde existe
lieu à bruissement d'ailes

le bureau c'est la terre sur
laquelle l'ordinateur est posé

la disparition se produit inexorablement
la machine s'irréalise
après  la batterie la lumière de l'écran les touches

seul demeure le désir d'écriture

les doigts demeurent aussi
il suffit de les poser sur la terre
et de continuer à tapoter

la terre est notre bureau d'écriture
notre maison de langue
parlons-lui nos mots
parlons-les au vent
parlons-les aux bruissements d'ailes d'oiseaux



tu leur ressembles fabricateur de langue
toi aussi 
tes ailes bruissent quelquefois d'une exaltation ténue dans le vent sombre
tu navigues fluide entre les mondes
et nous offre la splendide étrangeté de leur métamorphose



18 mars 2010




vendredi 02 avr 2010




en rebond avec fiction numérique de Joachim Séné
dans son blog Fragments, chutes et conséquences




cette rêverie qui commence comme par erreur comme si
m'embarque dès le pas de connexion disponible du grand ordinateur
avec pourtant présence connectée du sujet qui tape ces mots que je lis et vois briller

j'aime cette disparition discrète progressive
comme inéluctable
de l'informatique
l'énergie qui passe de la batterie aux doigts
l'apparition des cris d'oiseaux

sont-ils ceux qui appellent à quitter la ville pour un champ où le blé pousse frileusement
loin des flux de la connectique
en un lieu sans électricité où la nuit profonde existe
lieu à bruissement d'ailes

le bureau c'est la terre sur
laquelle l'ordinateur est posé

la disparition se produit inexorablement
la machine s'irréalise
après  la batterie la lumière de l'écran les touches

seul demeure le désir d'écriture

les doigts demeurent aussi
il suffit de les poser sur la terre
et de continuer à tapoter

la terre est notre bureau d'écriture
notre maison de langue
parlons-lui nos mots
parlons-les au vent
parlons-les aux bruissements d'ailes d'oiseaux



tu leur ressembles fabricateur de langue
toi aussi 
tes ailes bruissent quelquefois d'une exaltation ténue dans le vent sombre
tu navigues fluide entre les mondes
et nous offre la splendide étrangeté de leur métamorphose



18 mars 2010




vendredi 02 avr 2010

vendredi 02 avr 2010

duo aléatoire mhk7

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le septième duo




Nous avons les bras pleins de fleurs 
mimosas de tant d'années;

Ingeborg Bachmann




on aurait les bras plein de mimosas

les grosses branches des tilleuls seraient comme architecture de cathédrale
le soleil serait d'éternité et triomphant
la pluie coulerait fine au bord du printemps

les jours viendraient rose dans les jours
aube et crépuscule déroulées
le monde serait posé là à portée de tranquillité


à l'écart des couteaux



Mk7 mars3
michelle kruithof


  
  


lundi 29 mar 2010

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le septième duo




Nous avons les bras pleins de fleurs 
mimosas de tant d'années;

Ingeborg Bachmann




on aurait les bras plein de mimosas

les grosses branches des tilleuls seraient comme architecture de cathédrale
le soleil serait d'éternité et triomphant
la pluie coulerait fine au bord du printemps

les jours viendraient rose dans les jours
aube et crépuscule déroulées
le monde serait posé là à portée de tranquillité


à l'écart des couteaux



Mk7 mars3
michelle kruithof


  
  


lundi 29 mar 2010

lundi 29 mar 2010

c'était où c'était qui




un jour le regard par la fenêtre traverse les vides dessinés par les grosses branches du tilleul fraîchement élagué encore nues dans le printemps de mars et il y a à formuler, comme l'écrit Dominique Dussidour dans Une guerre chez publie.net, formuler du passé de ville dans le présent


la ville Paris fait le compte des lieux et des hommes

 



 

on mangeait chez Héphaïstos, ce n'était pas le nom réel du restaurant, en haut de quelques grandes marches, au début de la rue Monsieur Le Prince (pour la numérotation c'était la fin : 66), au détour de la place Edmond Rostand, que l'on s'obstinait à appeler, place du jardin du Luxembourg


on allait à Censier suivre les cours de Catherine Clément


on mangeait chez Georgette, rue du Pot de Fer, une entrée, un bifteck mince, des frites, et un dessert simple, ça valait quoi 8 francs


on allait à la Sorbonne suivre les cours de Pierre Burgelin


on buvait  un américano ou un martini zest, le dimanche, place Monge, après le marché, au café … Monge peut-être, servies par une grande brune à charpente_s'appelait-elle Jeanine_assises, l'hiver, sur une banquette en skaï rouge à l'intérieur, et sur des chaises paillées aux beaux jours à la terrasse


on allait suivre les cours de Pinchemel à l'Institut de géographie


on mangeait de la goulasch dans un restaurant, en bas de la rue de la Harpe, le haut fait face aux thermes de Cluny_s'appelait-il Les Balkans_


on suivait les cours de Sarah Kofman à la Sorbonne


on mangeait des raviolis chinois dans un restaurant rue de Bièvre côté boulevard Saint Gemain, que l'on apppelait  chez Mitterrand_il habitait un peu plus bas dans la dite rue_s'appellait-il Rêves de Chine ou Sourire de Pékin (Au pays du Sourire, 32)


on suivait les cours de Jean_Toussaint Desanti à la Sorbonne


on buvait des cafés ou de la bière, au Cluny, dans un café près du boulevard Saint Michel, quel nom la rue, rue de la Harpe aussi

 

on suivait les cours de Marcel Conche à la Sorbonne


on mangeait de la pizza regina et buvait du Valpolicella à la Pizza Roma_avec calicot de louve nourricière_rue des écoles (27) après le collège de France, en descendant vers Maubert


on suivait les cours  de Gilbert Lascault à la Sorbonne


on buvait des cafés, à l'écureuil, chez Adèle avec l'accent de provence, rue Linné, (peut-être au 3) juste tourné l'angle de la rue Lacépède. Il y avait une guitare sur un rebord, derrière les banquettes, pour celui ou celle qui souhaitait la gratter


on suivait les cours de Pierre Macherey à Censier


on mangeait au restau U de Censier, après une belle demi-heure d'attente, ticket des œuvres du Crous à la main


on suivait les cours de Hélène Védrine à la Sorbonne


on mangeait au restau U de Bullier, au bout du boulevard Saint Michel, avant le carrefour Port-Royal_attente d'une belle demi-heure aussi


on suivait les cours d'Etienne Balibar à Censier


on mangeait au resto U Mabillon, on disait au Mazet, non?_attente assurée aussi


on suivait les cours de Pierre Thillet sur Arisote à Censier


on buvait des cafés ou des bières, place de la Contrescarpe, à l'Irlandais


on suivait les cours de Michelle Beyssade sur Descartes à la Sorbonne


on mangeait grec, chez Orestias, rue Grégoire de Tours, (4), tarama, feuilles de vignes, chiche kebab, moussaka, feta


on suivait les cours de Pierre Boudot sur Nietzsche à la Sorbonne


on mangeait rue Descartes, à côté de la place de la Contrescarpe, au Volcan, des pommes de terre colorées par la sauce tomate et des morceaux de bœuf cuits à l'étouffée


on suivait les cours de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne, Salle Cavaillès


on mangeait à l'Inca, un restaurant végétarien, on l'appellera bientôt chez Giani après le changement de propriétaire, rue Lacépède (4?), en face de la rue Quatrefages, un peu avant le jardin des plantes_soupes, bol de carottes râpées_ça coûtait 1 franc_galette de fallafel; on y a dîné un soir en compagnie du pianiste de jazz Petrucciani et de Jean-Jacques Pussiau, son premier éditeur  label Owl Records


on suivait les cours de Michel Serres à la Sorbonne


on buvait du thé, servi avec des sablés, dans une boutique rue Linné qui vendait du thé et de la vaisselle asiatique pour européens; on y a rencontré un jour une  claveciniste, Blandine Verlet, qui nous a offert une petite passette à thé en bambou


on suivait les cours d'Olivier Revault d'Alllonnes à la Sorbonne


on buvait des thés à la menthe à la Mosquée rue Geoffroy-Saint-Hilaire (39) dans la salle ou dans le patio suivant l'air du temps


on suivait les cours d'Esthétique de Geneviève Clancy à la Sorbonne





lundi 29 mar 2010




un jour le regard par la fenêtre traverse les vides dessinés par les grosses branches du tilleul fraîchement élagué encore nues dans le printemps de mars et il y a à formuler, comme l'écrit Dominique Dussidour dans Une guerre chez publie.net, formuler du passé de ville dans le présent


la ville Paris fait le compte des lieux et des hommes

 



 

on mangeait chez Héphaïstos, ce n'était pas le nom réel du restaurant, en haut de quelques grandes marches, au début de la rue Monsieur Le Prince (pour la numérotation c'était la fin : 66), au détour de la place Edmond Rostand, que l'on s'obstinait à appeler, place du jardin du Luxembourg


on allait à Censier suivre les cours de Catherine Clément


on mangeait chez Georgette, rue du Pot de Fer, une entrée, un bifteck mince, des frites, et un dessert simple, ça valait quoi 8 francs


on allait à la Sorbonne suivre les cours de Pierre Burgelin


on buvait  un américano ou un martini zest, le dimanche, place Monge, après le marché, au café … Monge peut-être, servies par une grande brune à charpente_s'appelait-elle Jeanine_assises, l'hiver, sur une banquette en skaï rouge à l'intérieur, et sur des chaises paillées aux beaux jours à la terrasse


on allait suivre les cours de Pinchemel à l'Institut de géographie


on mangeait de la goulasch dans un restaurant, en bas de la rue de la Harpe, le haut fait face aux thermes de Cluny_s'appelait-il Les Balkans_


on suivait les cours de Sarah Kofman à la Sorbonne


on mangeait des raviolis chinois dans un restaurant rue de Bièvre côté boulevard Saint Gemain, que l'on apppelait  chez Mitterrand_il habitait un peu plus bas dans la dite rue_s'appellait-il Rêves de Chine ou Sourire de Pékin (Au pays du Sourire, 32)


on suivait les cours de Jean_Toussaint Desanti à la Sorbonne


on buvait des cafés ou de la bière, au Cluny, dans un café près du boulevard Saint Michel, quel nom la rue, rue de la Harpe aussi

 

on suivait les cours de Marcel Conche à la Sorbonne


on mangeait de la pizza regina et buvait du Valpolicella à la Pizza Roma_avec calicot de louve nourricière_rue des écoles (27) après le collège de France, en descendant vers Maubert


on suivait les cours  de Gilbert Lascault à la Sorbonne


on buvait des cafés, à l'écureuil, chez Adèle avec l'accent de provence, rue Linné, (peut-être au 3) juste tourné l'angle de la rue Lacépède. Il y avait une guitare sur un rebord, derrière les banquettes, pour celui ou celle qui souhaitait la gratter


on suivait les cours de Pierre Macherey à Censier


on mangeait au restau U de Censier, après une belle demi-heure d'attente, ticket des œuvres du Crous à la main


on suivait les cours de Hélène Védrine à la Sorbonne


on mangeait au restau U de Bullier, au bout du boulevard Saint Michel, avant le carrefour Port-Royal_attente d'une belle demi-heure aussi


on suivait les cours d'Etienne Balibar à Censier


on mangeait au resto U Mabillon, on disait au Mazet, non?_attente assurée aussi


on suivait les cours de Pierre Thillet sur Arisote à Censier


on buvait des cafés ou des bières, place de la Contrescarpe, à l'Irlandais


on suivait les cours de Michelle Beyssade sur Descartes à la Sorbonne


on mangeait grec, chez Orestias, rue Grégoire de Tours, (4), tarama, feuilles de vignes, chiche kebab, moussaka, feta


on suivait les cours de Pierre Boudot sur Nietzsche à la Sorbonne


on mangeait rue Descartes, à côté de la place de la Contrescarpe, au Volcan, des pommes de terre colorées par la sauce tomate et des morceaux de bœuf cuits à l'étouffée


on suivait les cours de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne, Salle Cavaillès


on mangeait à l'Inca, un restaurant végétarien, on l'appellera bientôt chez Giani après le changement de propriétaire, rue Lacépède (4?), en face de la rue Quatrefages, un peu avant le jardin des plantes_soupes, bol de carottes râpées_ça coûtait 1 franc_galette de fallafel; on y a dîné un soir en compagnie du pianiste de jazz Petrucciani et de Jean-Jacques Pussiau, son premier éditeur  label Owl Records


on suivait les cours de Michel Serres à la Sorbonne


on buvait du thé, servi avec des sablés, dans une boutique rue Linné qui vendait du thé et de la vaisselle asiatique pour européens; on y a rencontré un jour une  claveciniste, Blandine Verlet, qui nous a offert une petite passette à thé en bambou


on suivait les cours d'Olivier Revault d'Alllonnes à la Sorbonne


on buvait des thés à la menthe à la Mosquée rue Geoffroy-Saint-Hilaire (39) dans la salle ou dans le patio suivant l'air du temps


on suivait les cours d'Esthétique de Geneviève Clancy à la Sorbonne





lundi 29 mar 2010

← Précédent Page 53 / 62 Suivant →