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Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 51 sur 62 (entrées 2501 à 2550 sur 3059)

jeudi 01 juil 2010




face jaune chaise variations


du 1° au 17 juillet, en 10 séquences
mise en ligne d'un travail d'écriture avec jeux d'images
en rêverie face à une toile de michelle kruithof durant juillet 2009


 
 

Michèle Kruithof_lumière d'automne pour semenoir
michelle kruithof   lumière d'automne  acrylique /t   130 x 0,97  2009






#1

le regard du poème
les signes de la peinture

qu'est-ce que je vois de ce qui me regarde

le poème ne sait rien

je me laisse savoir par ce qui me regarde

chute de dans du jaune d'or
_forme grise lame acier enclume
forme noire_plus petite_soudée à la première, à insert rouge

ça coule du côté droit_

naufrage

elles s'enfoncent dans le bas de la toile
à moins que ce soit couche en fusion qui monte

incision dans la toile du monde
griffes noires dans l'aléatoire du gris
griffes laiteuses plus discrètes sur le jaune

accouplement improbable avec blessure
dossier de chaise enté sur lame d'acier magma

pluie

polygone irrégulier  vient cadrer le tout
traits fins du temps pour une géométrie du plan
transparence
le regard du poème regarde encore

une chaise advient
bancale
pas de perspective
pas de pied
juste assise et dossier

une chaise envahit la toile
poussant la lumière jaune d'or sur ses bords

qui l'a désertée


poème tout ensemble possible
laiteux et carnage
immolation sur quelque pierre sacrificielle
bloc dans la lumière astrale d'une explosion
vitrail aveugle


quelle mélancolie
quelle vie du poème

fracas des temps anciens
vielle chaise usée au champ de blé

nos assises archaïques
ne restent qu'elles


7 juillet 2009 
 


 
      
  

  

jeudi 01 juil 2010

jeudi 01 juil 2010

j'ai vu les haies blanches d'aubépine




"j'ai vu
des corps au bord
des caniveaux froids.

Ensevelis dans la lumière."
Antonio Gamoneda, 
Clarté sans repos, Arfuyen
trad. Jacques Ancet




j'ai vu les haies blanches d'aubépine
j'ai vu les traits du soleil dans les sous-bois
j'ai vu la lumière agrandie dans la clairière

j'ai mis le jus de l'if dans mes veines
et la belle pervenche
j'ai mis l'algue dans mes veines

et j'ai attendu
dans la patience des fleurs




25 février 2010




mercredi 30 juin 2010




"j'ai vu
des corps au bord
des caniveaux froids.

Ensevelis dans la lumière."
Antonio Gamoneda, 
Clarté sans repos, Arfuyen
trad. Jacques Ancet




j'ai vu les haies blanches d'aubépine
j'ai vu les traits du soleil dans les sous-bois
j'ai vu la lumière agrandie dans la clairière

j'ai mis le jus de l'if dans mes veines
et la belle pervenche
j'ai mis l'algue dans mes veines

et j'ai attendu
dans la patience des fleurs




25 février 2010




mercredi 30 juin 2010

mercredi 30 juin 2010

paul ne sait rien ...





"... ne pas se contenter de la fixité des disparus, prendre de leurs nouvelles."

Jean Rouaud, La désincarnation
Gallimard





paul ne sait rien de sa vie de maintenant
paul n'imagine pas que ce jour-là

il est au bord de la mer avec sa fille

elle le ramène dans le mot équihen
ses mains dans les mains de ses deux filles

paul les tient encore une fois
paul ne laisse pas le vent les emporter

elle sent le murmure des rafales du vent
elle l'entend siffler encore une fois

ça tape dans les haubans




paul ne devine pas qu'un jour d'hiver
avec les amoureux
  de la saint-valentin
un coup de vent l'aura emporté  dans l'imparfait


mercredi 7 février 2007







 


mercredi 30 juin 2010





"... ne pas se contenter de la fixité des disparus, prendre de leurs nouvelles."

Jean Rouaud, La désincarnation
Gallimard





paul ne sait rien de sa vie de maintenant
paul n'imagine pas que ce jour-là

il est au bord de la mer avec sa fille

elle le ramène dans le mot équihen
ses mains dans les mains de ses deux filles

paul les tient encore une fois
paul ne laisse pas le vent les emporter

elle sent le murmure des rafales du vent
elle l'entend siffler encore une fois

ça tape dans les haubans




paul ne devine pas qu'un jour d'hiver
avec les amoureux
  de la saint-valentin
un coup de vent l'aura emporté  dans l'imparfait


mercredi 7 février 2007







 


mercredi 30 juin 2010

mercredi 30 juin 2010

un dormeur des rues / d'un dormeur l'autre





d'un dormeur 

Le dormeur des villes chez pierre ménard  de face, et en diptyque


l'autre
ici
de dos et en solo
un dormeur des rues




  

Dormer des rues_at écriture pierre ménard_2010_06_11_IS_MG_3868_
 

  
 

 
 
 

bord du canal

nuages parisiens

un dormeur des rues

sur la berge

extrême

de béton

dort

jambes repliées

tête sur bras repliés

dépassant sur le vide

un anneau d'amarrage

sur le pavé

en contrebas de la berge

tient compagnie

je passe

glaïeuls absents

22 juin 2010


                                                 merci à pierre ménard pour les conseils de retouche photo


lundi 28 juin 2010





d'un dormeur 

Le dormeur des villes chez pierre ménard  de face, et en diptyque


l'autre
ici
de dos et en solo
un dormeur des rues




  

Dormer des rues_at écriture pierre ménard_2010_06_11_IS_MG_3868_
 

  
 

 
 
 

bord du canal

nuages parisiens

un dormeur des rues

sur la berge

extrême

de béton

dort

jambes repliées

tête sur bras repliés

dépassant sur le vide

un anneau d'amarrage

sur le pavé

en contrebas de la berge

tient compagnie

je passe

glaïeuls absents

22 juin 2010


                                                 merci à pierre ménard pour les conseils de retouche photo


lundi 28 juin 2010

lundi 28 juin 2010

envoie tes messagers annette




après avoir vu l'exposition d'Annette Messager : Les Messagers, Centre Pompidou, Paris,  le 24 août 2007  

ANNETTEMESSAGER EXPO pour semenoir
pièce appartenant à une installation Articulés-désarticulés. 2001-2002
photo site culturae 


installation : pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs.










   




envoie                                     tes                                   messagers








annette












dans le monde entier



  


 
  



   1.
ça commence
manège par-dessus tête
la ballade des pendus

à travers les vitres
le parvis de beaubourg
bord bâtiment

nouvelle place de grève
où corps perdus
sans arrêt échouent

morceaux défilent
vous les voyez ci-attachés
cinq six

et plus
tissus pantinnisés
désarticulés

démembrés
en leur défroques
colorées




tourne
tourne
tourne















La ballade des pendus
2002








2.

mes petits moineaux en triptyque les pensionnaires envitrinés



dormez dormez dormez bien mes oiseaux
en vos lainages tricotés

rose bleu blanc     layette naturalisée
sagement alignés en un dortoir improvisé
dix-sept    par    cinq 

quatre-vingt cinq en la chambrée

pensionnaires reposez
morts

méchants petits moineaux
comme
punition
vous voilà    neuf    couchés sur le dos
rivets écrous boulons
bien attachés à votre pilori
de fer horizontal
morts

bientôt l'heure de la promenade
mes zoziaux
chaussez vos pattes métalliques    six
grimpez dans vos chariots à roulettes    trois
les clés sont prêtes
vous allez être remontés
morts















Les pensionnaires
1971-1972
installation de trois vitrines
 le repos des pensionnaires
   la punition des pensionnaires
   la promenade des pensionnaires
oiseaux naturalisés
plumes laine moteurs
socles de métal







3.

ô vous oiseaux naturalisés et autres animaux

métamorphosés greffés

déconstruits reconstruits

suspendus au ciel de vos morts-vies

perchés sur vos stèles aériennes

reflétant le monde du dessous

c'est nous que vous capturez

en vos miroirs aux alouettes inversés

morceaux réfléchis de notre déambulation

têtes en l'air à la mode aristophane




eux, sur leur poste d'observation
nous voient-ils les regarder
nous, sur notre poste d'observation
on les regarde et on se voit les regarder



eux et nous, nous et eux
de l'autre côté du miroir










Eux et nous, nous et eux
2000




 

  

  
 
 
 
 


  
 
4.
  
 
 
 
 
salle           blanche 


                               flottent

  des          petites                  touffes                     noires

     effilochées        dans     le                    silence

                 petits                                animaux

           protozoaires         animées         

minuscules                                           soubresauts

                         mouvements              légers

agissements            de                                filaments

          même                  direction

    courants          d     '                  air


une vie de poils
duvets
bourre effilée
hors de leurs lieux immobiles
observée depuis des meurtrières
béances horizontales
béances verticales


anfractuosités humaines
caricatures
désormais glabres

un chant inquiétant 




envoûtant
noires notes
pubis aisselles oursins
soufflé dans du médusant







Les taches noires, 2006, tissu, fils de nylon, dimensions variables, collection de l'artiste





  

  


 

5.

de l'autre côté du couloir
mêmes meurtrières
regardeur promeneur
tu seras voyeuse


portraits au mur
visages de femmes
beauté minée de plomb
encrée de chine
dent noircie
œil griffonné rayé
encadrés même  taille
une trentaine

polyptique

petits livres au mur
entrouverts
dos noirs bordés de rouge
accrochés à leur ficelles
taxidermie alignée
de quelle espèce
illisible

au sol
albums étalés
caisses superposées
dessins empilés
encadrements entassés
classeurs emplis

séries


elles gardent leur secret














La chambre secrète de la collectionneuse
1990-1995




 

  



  


 
6.

nounours
peluches
animaux doudous
bécassine
couchés entassés
laissés au sol
dans un coin

aux deux  murs d'angle quarante centimètres au-dessus du tas
petites vitrines ex-voto pour vêtements de poupée
toutes petites photos d'un doigt encadrées noir accrochées sur chaque vêtement


s'accroupir
voici l'enfance qui passe

s'agenouiller


















Histoire des petites effigies
 1990-1995






  



  

  
 
 
 
 
 
7.
grandes photos d'une main
côté paume
lignes noires dans la main
encadrées noir
fond noir

polyptique
à sept grands rectangles

un esseulé
sur le mur blanc de retour



dégoulinade
d''un même mot
sous chaque photo
répété manuscrit
en colonne
à même le mur

lignes de couleur


                                      
surprise
  

                        rencontre                  crainte

             menace                                         hésitation

piège                                                                       promesse




                                                                                               confiance




                                                                                              






Lignes de la main
1988-1990






  



8.

un cercle

surface ronde sur le mur
noir et blanc rayé de traits couleur ficelle
au-dessus du cercle
réseau brouillé de fils verticaux

approche approche
curieuse

petites photographies ex-voto

nez
triangle de poils du pubis
sein
yeux
fesses
arcade sourcilière
nuque
main côté paume
pied
oreille
pénis
bouche ouverte avec vue

chacune suspendue à une ficelle


noir et blanc les photos
noir la bordure de chaque sous-verre





un chant funèbre
un chant érotique

la sphère de nos corps








mes vœux
1988
installation murale de photographies noir et blanc,
épreuves gélation argentiques
montées sous-verre avec cadres noirs formant un cercle et accrochée à des ficelles,
 320 cm de haut, 160 cm de diamètre







  
 
 
 
 
 


  
 
 
9.

photo grande oreille habitée

photo grande main 

photo grand pied

photo grand œil

photo grande langue à petit lutin





noir et blanc rehaussé de dessins
couleur ou noir et blanc encore



c'est pour mieux t'écouter mon enfant
c'est pour mieux te toucher mon enfant
c'est pour mieux courir après toi mon enfant
c'est pour mieux te voir mon enfant
c'est pour mieux te manger mon enfant





et vois-tu comme je penche vers toi
" du liebes kind, komm, geh mit mir

gar schöne spiele spiel' ich mit dir"













mes trophées
1986,1988
fusain, acrylique et pastel sur photographies en noir et blanc







  



10.

grande salle
couleurs
silence feutré
visiteurs parlent à voix basse



animaux incertains
morceaux de corps démesurés
habitent
cotons
feutres
tissus




installés dans un enclos rectangulaire
tantôt accrochés à des filins au-dessus du sol
quelques mouvements calmes les bousculent

            tiens presque un acrobate
                                       rouge

tantôt couchés au sol

tiens
            une masse sombre traînée par une lente machinerie
            sur le flanc
             irrésistiblement  sur le chemin de son désastre
            parcourt inexorablement les bords de son ring




et dans les marges
appuyés au mur de la salle

des totems de tissu
bien ficelés
façon gigot
dans leur gaieté
de couleur
molle colonnade
au sommet
un personnage incertain
veille
pantin
les bras en croix


dans un coin
une haute  pique de bois

perce-t-elle cet animal à allure de loup
regard enjôleur et tragique
jambes pantelantes quasi humaines
et dans ses bras un pantin rose qu'il tient par les jambes


douceur et cruauté



quelle descente de croix

quelle fable

quel rêve
















Articulés-désarticulés. 2001-2002

Installation : Pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs, 560 cm de hauteur x 1500 x 1400 cm










11.

lumière calme
diffuse

incite au calme




un grand M
effiloché de filet





plume de boa venue se coller au mur

un noir et blanc d'araignée
un noir et blanc de poils

le mot s'endeuille
s'épingle
naturalisé

le reste des lettres
écrit à même le mur


                                                                   ystéric





mystique du mot
mystique du mur

mystique de mulier









Mysteric,
2008,
filet, fil de fer


dimanche 27 juin 2010




après avoir vu l'exposition d'Annette Messager : Les Messagers, Centre Pompidou, Paris,  le 24 août 2007  

ANNETTEMESSAGER EXPO pour semenoir
pièce appartenant à une installation Articulés-désarticulés. 2001-2002
photo site culturae 


installation : pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs.










   




envoie                                     tes                                   messagers








annette












dans le monde entier



  


 
  



   1.
ça commence
manège par-dessus tête
la ballade des pendus

à travers les vitres
le parvis de beaubourg
bord bâtiment

nouvelle place de grève
où corps perdus
sans arrêt échouent

morceaux défilent
vous les voyez ci-attachés
cinq six

et plus
tissus pantinnisés
désarticulés

démembrés
en leur défroques
colorées




tourne
tourne
tourne















La ballade des pendus
2002








2.

mes petits moineaux en triptyque les pensionnaires envitrinés



dormez dormez dormez bien mes oiseaux
en vos lainages tricotés

rose bleu blanc     layette naturalisée
sagement alignés en un dortoir improvisé
dix-sept    par    cinq 

quatre-vingt cinq en la chambrée

pensionnaires reposez
morts

méchants petits moineaux
comme
punition
vous voilà    neuf    couchés sur le dos
rivets écrous boulons
bien attachés à votre pilori
de fer horizontal
morts

bientôt l'heure de la promenade
mes zoziaux
chaussez vos pattes métalliques    six
grimpez dans vos chariots à roulettes    trois
les clés sont prêtes
vous allez être remontés
morts















Les pensionnaires
1971-1972
installation de trois vitrines
 le repos des pensionnaires
   la punition des pensionnaires
   la promenade des pensionnaires
oiseaux naturalisés
plumes laine moteurs
socles de métal







3.

ô vous oiseaux naturalisés et autres animaux

métamorphosés greffés

déconstruits reconstruits

suspendus au ciel de vos morts-vies

perchés sur vos stèles aériennes

reflétant le monde du dessous

c'est nous que vous capturez

en vos miroirs aux alouettes inversés

morceaux réfléchis de notre déambulation

têtes en l'air à la mode aristophane




eux, sur leur poste d'observation
nous voient-ils les regarder
nous, sur notre poste d'observation
on les regarde et on se voit les regarder



eux et nous, nous et eux
de l'autre côté du miroir










Eux et nous, nous et eux
2000




 

  

  
 
 
 
 


  
 
4.
  
 
 
 
 
salle           blanche 


                               flottent

  des          petites                  touffes                     noires

     effilochées        dans     le                    silence

                 petits                                animaux

           protozoaires         animées         

minuscules                                           soubresauts

                         mouvements              légers

agissements            de                                filaments

          même                  direction

    courants          d     '                  air


une vie de poils
duvets
bourre effilée
hors de leurs lieux immobiles
observée depuis des meurtrières
béances horizontales
béances verticales


anfractuosités humaines
caricatures
désormais glabres

un chant inquiétant 




envoûtant
noires notes
pubis aisselles oursins
soufflé dans du médusant







Les taches noires, 2006, tissu, fils de nylon, dimensions variables, collection de l'artiste





  

  


 

5.

de l'autre côté du couloir
mêmes meurtrières
regardeur promeneur
tu seras voyeuse


portraits au mur
visages de femmes
beauté minée de plomb
encrée de chine
dent noircie
œil griffonné rayé
encadrés même  taille
une trentaine

polyptique

petits livres au mur
entrouverts
dos noirs bordés de rouge
accrochés à leur ficelles
taxidermie alignée
de quelle espèce
illisible

au sol
albums étalés
caisses superposées
dessins empilés
encadrements entassés
classeurs emplis

séries


elles gardent leur secret














La chambre secrète de la collectionneuse
1990-1995




 

  



  


 
6.

nounours
peluches
animaux doudous
bécassine
couchés entassés
laissés au sol
dans un coin

aux deux  murs d'angle quarante centimètres au-dessus du tas
petites vitrines ex-voto pour vêtements de poupée
toutes petites photos d'un doigt encadrées noir accrochées sur chaque vêtement


s'accroupir
voici l'enfance qui passe

s'agenouiller


















Histoire des petites effigies
 1990-1995






  



  

  
 
 
 
 
 
7.
grandes photos d'une main
côté paume
lignes noires dans la main
encadrées noir
fond noir

polyptique
à sept grands rectangles

un esseulé
sur le mur blanc de retour



dégoulinade
d''un même mot
sous chaque photo
répété manuscrit
en colonne
à même le mur

lignes de couleur


                                      
surprise
  

                        rencontre                  crainte

             menace                                         hésitation

piège                                                                       promesse




                                                                                               confiance




                                                                                              






Lignes de la main
1988-1990






  



8.

un cercle

surface ronde sur le mur
noir et blanc rayé de traits couleur ficelle
au-dessus du cercle
réseau brouillé de fils verticaux

approche approche
curieuse

petites photographies ex-voto

nez
triangle de poils du pubis
sein
yeux
fesses
arcade sourcilière
nuque
main côté paume
pied
oreille
pénis
bouche ouverte avec vue

chacune suspendue à une ficelle


noir et blanc les photos
noir la bordure de chaque sous-verre





un chant funèbre
un chant érotique

la sphère de nos corps








mes vœux
1988
installation murale de photographies noir et blanc,
épreuves gélation argentiques
montées sous-verre avec cadres noirs formant un cercle et accrochée à des ficelles,
 320 cm de haut, 160 cm de diamètre







  
 
 
 
 
 


  
 
 
9.

photo grande oreille habitée

photo grande main 

photo grand pied

photo grand œil

photo grande langue à petit lutin





noir et blanc rehaussé de dessins
couleur ou noir et blanc encore



c'est pour mieux t'écouter mon enfant
c'est pour mieux te toucher mon enfant
c'est pour mieux courir après toi mon enfant
c'est pour mieux te voir mon enfant
c'est pour mieux te manger mon enfant





et vois-tu comme je penche vers toi
" du liebes kind, komm, geh mit mir

gar schöne spiele spiel' ich mit dir"













mes trophées
1986,1988
fusain, acrylique et pastel sur photographies en noir et blanc







  



10.

grande salle
couleurs
silence feutré
visiteurs parlent à voix basse



animaux incertains
morceaux de corps démesurés
habitent
cotons
feutres
tissus




installés dans un enclos rectangulaire
tantôt accrochés à des filins au-dessus du sol
quelques mouvements calmes les bousculent

            tiens presque un acrobate
                                       rouge

tantôt couchés au sol

tiens
            une masse sombre traînée par une lente machinerie
            sur le flanc
             irrésistiblement  sur le chemin de son désastre
            parcourt inexorablement les bords de son ring




et dans les marges
appuyés au mur de la salle

des totems de tissu
bien ficelés
façon gigot
dans leur gaieté
de couleur
molle colonnade
au sommet
un personnage incertain
veille
pantin
les bras en croix


dans un coin
une haute  pique de bois

perce-t-elle cet animal à allure de loup
regard enjôleur et tragique
jambes pantelantes quasi humaines
et dans ses bras un pantin rose qu'il tient par les jambes


douceur et cruauté



quelle descente de croix

quelle fable

quel rêve
















Articulés-désarticulés. 2001-2002

Installation : Pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs, 560 cm de hauteur x 1500 x 1400 cm










11.

lumière calme
diffuse

incite au calme




un grand M
effiloché de filet





plume de boa venue se coller au mur

un noir et blanc d'araignée
un noir et blanc de poils

le mot s'endeuille
s'épingle
naturalisé

le reste des lettres
écrit à même le mur


                                                                   ystéric





mystique du mot
mystique du mur

mystique de mulier









Mysteric,
2008,
filet, fil de fer


dimanche 27 juin 2010

dimanche 27 juin 2010

celle celui ceux / à la manière de jean-louis kuffer




  
 
à la manière de jean-louis kuffer *

 

 

 

celui qui a reçu un chic bristol d'invitation mentionnant "tenue sportive" et qui vient en palmes, tuba, masque et maillot de bain /
celui qui a fait rouler un char sur des fantassins /

ceux qui disent toujours, dans le conversations, "ça me rappelle" ou "c'est comme moi" et qui rapportent la  conversation à eux /

celle qui tous les matins expose sa literie à sa fenêtre pour lui faire prendre l'air /

celle à qui on mettait de l'huile d'aloès sur le pouce pour la dégoûter de le sucer /

ceux qui partent en vacances dans un village pierre et vacances /

ceux qui ne sont jamais sortis de là où ils habitent /

ceux qui ne connaissent pas montparnasse monde /

ceux qui lisaient le hérisson et france-dimanche /

ceux qui ronflent en dormant /

ceux qui parlent en mangeant /

ceux qui ne ferment pas la bouche quand ils mangent /

ceux qui crachaient par terre et parlaient breton dans les autobus /

ceux qui se penchaient par la fenêtre du train /

ceux qui lisent des textes /

ceux qui lisent des livres /

ceux qui disent que le papier des livres c'est sensuel, l'odeur aussi /

ceux qui disent qu'il faut être fort quand on leur annonce que la tumeur est maligne et inopérable /

celui qui sonne et dit qu'il est en liberté conditionnelle et qui propose des crêpes bretonnes à 7 euros plutôt que de faire la manche /

ceux qui plantent des chênes à soixante dix ans /

celle qui congèle ses nouveaux-nés au fur et à mesure de leur naissance sans que personne ne s'en aperçoive avant des années /

celle qui pense que nous sommes tous en liberté conditionnelle /

celui qui se souvient de la girouette et des nénuphars mais pas de l'année où il les a vus dans le jardin /

ceux qui fument_fumaient_dans les cafés les restaurants le métro les magasins le train la rue la maison le lit/

celle qui, le matin, après avoir fait son chignon, enroulait une mèche de ses cheveux autour d'un gros crayon jaune pour former une anglaise /

celui qui avait mis une grande planche sur la baignoire pour en interdire l'usage /

celui qui, tous les dimanche, après la messe, achetait le même bouquet d'oeillets que la semaine précédente, pour fleurir les photos de ses chers disparus, exposées sur le buffet /

ceux qui ne mangent pas d'ail ni d'oignons /

ceux qui éternuent d'allergie /

celle qui met indifféremment des chaussures du 37 au 39 car la longueur de ses orteils est d'une grande variété /

celle qui récitait les noms des départements comme dire un conte /

celui qui était cul-de-jatte et passait ses journées devant la fenêtre à regarder le spectacle du monde sauf quand il lisait combat ou nourrissait les poissons rouge dans leur bocal sur le piano /

celle qui voulait être enterrée à bagneux là où étaient enterrés son mari et sa fille car ailleurs elle ne connaissait personne /

celle qui avait le gaz à tous les étages et son linceul prêt plié dans son armoire /

celle qui fouille la terre à mains nues pour déterrer une racine récalcitrante et découvre un crapaud qu'elle croyait plutôt vivre dans l'eau /

ceux qui disent qu'il n'y a aucune raison pour bla bla bla /

ceux qui prétendent que du moment qu'on a la santé /

ceux qui se lèvent tous les jours à 4h 30 pour aller travailler /

ceux qui sont tous les jours dans leur voiture pendant quatre heures pour aller travailler et revenir

ceux qui identifient aisément tous les arbres des bois pendant la promenade /


celle qui remercie jean-louis kuffer et écrit cela à la manière de jean-louis kuffer /

 

 

18 juin 2010

 

 

 

 

 

 

*

voici l'adresse du site littéraire de jean-louis kuffer

 

voici l'adresse de ses carnets, à la page des celui qui, celle qui, ceux qui

 

lire aussi la présentation de son texte : ceux qui songent avant l'aube chez publie.net dont vous voyez ici la vignette 

Jean-louis kuffer 9782814501799.thumb
 
 

voir aussi atelier d'écriture en ligne 346 sur le texte de jean-louis kuffer chez pierre ménard liminaire

  


vendredi 25 juin 2010




  
 
à la manière de jean-louis kuffer *

 

 

 

celui qui a reçu un chic bristol d'invitation mentionnant "tenue sportive" et qui vient en palmes, tuba, masque et maillot de bain /
celui qui a fait rouler un char sur des fantassins /

ceux qui disent toujours, dans le conversations, "ça me rappelle" ou "c'est comme moi" et qui rapportent la  conversation à eux /

celle qui tous les matins expose sa literie à sa fenêtre pour lui faire prendre l'air /

celle à qui on mettait de l'huile d'aloès sur le pouce pour la dégoûter de le sucer /

ceux qui partent en vacances dans un village pierre et vacances /

ceux qui ne sont jamais sortis de là où ils habitent /

ceux qui ne connaissent pas montparnasse monde /

ceux qui lisaient le hérisson et france-dimanche /

ceux qui ronflent en dormant /

ceux qui parlent en mangeant /

ceux qui ne ferment pas la bouche quand ils mangent /

ceux qui crachaient par terre et parlaient breton dans les autobus /

ceux qui se penchaient par la fenêtre du train /

ceux qui lisent des textes /

ceux qui lisent des livres /

ceux qui disent que le papier des livres c'est sensuel, l'odeur aussi /

ceux qui disent qu'il faut être fort quand on leur annonce que la tumeur est maligne et inopérable /

celui qui sonne et dit qu'il est en liberté conditionnelle et qui propose des crêpes bretonnes à 7 euros plutôt que de faire la manche /

ceux qui plantent des chênes à soixante dix ans /

celle qui congèle ses nouveaux-nés au fur et à mesure de leur naissance sans que personne ne s'en aperçoive avant des années /

celle qui pense que nous sommes tous en liberté conditionnelle /

celui qui se souvient de la girouette et des nénuphars mais pas de l'année où il les a vus dans le jardin /

ceux qui fument_fumaient_dans les cafés les restaurants le métro les magasins le train la rue la maison le lit/

celle qui, le matin, après avoir fait son chignon, enroulait une mèche de ses cheveux autour d'un gros crayon jaune pour former une anglaise /

celui qui avait mis une grande planche sur la baignoire pour en interdire l'usage /

celui qui, tous les dimanche, après la messe, achetait le même bouquet d'oeillets que la semaine précédente, pour fleurir les photos de ses chers disparus, exposées sur le buffet /

ceux qui ne mangent pas d'ail ni d'oignons /

ceux qui éternuent d'allergie /

celle qui met indifféremment des chaussures du 37 au 39 car la longueur de ses orteils est d'une grande variété /

celle qui récitait les noms des départements comme dire un conte /

celui qui était cul-de-jatte et passait ses journées devant la fenêtre à regarder le spectacle du monde sauf quand il lisait combat ou nourrissait les poissons rouge dans leur bocal sur le piano /

celle qui voulait être enterrée à bagneux là où étaient enterrés son mari et sa fille car ailleurs elle ne connaissait personne /

celle qui avait le gaz à tous les étages et son linceul prêt plié dans son armoire /

celle qui fouille la terre à mains nues pour déterrer une racine récalcitrante et découvre un crapaud qu'elle croyait plutôt vivre dans l'eau /

ceux qui disent qu'il n'y a aucune raison pour bla bla bla /

ceux qui prétendent que du moment qu'on a la santé /

ceux qui se lèvent tous les jours à 4h 30 pour aller travailler /

ceux qui sont tous les jours dans leur voiture pendant quatre heures pour aller travailler et revenir

ceux qui identifient aisément tous les arbres des bois pendant la promenade /


celle qui remercie jean-louis kuffer et écrit cela à la manière de jean-louis kuffer /

 

 

18 juin 2010

 

 

 

 

 

 

*

voici l'adresse du site littéraire de jean-louis kuffer

 

voici l'adresse de ses carnets, à la page des celui qui, celle qui, ceux qui

 

lire aussi la présentation de son texte : ceux qui songent avant l'aube chez publie.net dont vous voyez ici la vignette 

Jean-louis kuffer 9782814501799.thumb
 
 

voir aussi atelier d'écriture en ligne 346 sur le texte de jean-louis kuffer chez pierre ménard liminaire

  


vendredi 25 juin 2010

vendredi 25 juin 2010

quelques jours avant le printemps




  
 
 
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quelques jours avant le printemps, le 17 mars, entrée en lice du lion

ni haruspice ni calpurnia pour dire : méfie-toi des ides



  
   
 

lundi 21 juin 2010




  
 
 
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quelques jours avant le printemps, le 17 mars, entrée en lice du lion

ni haruspice ni calpurnia pour dire : méfie-toi des ides



  
   
 

lundi 21 juin 2010

lundi 21 juin 2010

c'est peut-être ... l'heure




c'est peut-être
l'heure

ce point

sternum




si c'est elle

c'est la bonne heure

 


25 mai 2010





dimanche 20 juin 2010




c'est peut-être
l'heure

ce point

sternum




si c'est elle

c'est la bonne heure

 


25 mai 2010





dimanche 20 juin 2010

dimanche 20 juin 2010

images / au bord du canal saint-martin / atelier d'écriture de pierre ménard

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samedi 19 juin 2010

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samedi 19 juin 2010

samedi 19 juin 2010

à l'atelier d'écriture de pierre ménard #6 itinérant le long du canal saint-martin




atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard
du 12 juin dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête 

voici les propositions d'écriture :

détails à lire sur liminaire

#décrire ce que vous voyez en marchant tout en décrivant ce que vous ressentez : difficulté d'écrire dans la marche, temps, paysage.

#à l'arrêt café, champ/contre-champ, intérieur/extérieur, dans le café / devant le café, quartier /rue

#cf Laurent Septier : décrire en une ligne photo que vous auriez prise : photo potentielle

en compagnie des autres participants dont vous pouvez lire les textes sur liminaire (cliquez sur le lien)
voici ce que j'écrivais 






je marche
sur la rive du canal saint-martin, quai de valmy paris 10°
atelier de lecture itinérant de pierre ménard

je marche
puisque la consigne c'est d'écrire / décrire ce qu'on voit en marchant
et j'ai attribué d'emblée le en marchant à écrire, et pas à ce qu'on voit

alors
je marche et j'écris tout en marchant

le chaland
jeune skater à casque orange
pavés sous les pieds
odeur de l'eau
anneau en fer

pour quel amarrage

écluse

je pense à simenon

un homme fait des pompes dans un petit jardin d'ombre

sous mes pieds c'est quoi

une moquette verte en plastique
vigilance poubelle dit le plastique vert vide accroché à son anneau

pour les reliefs repêchés sur le canal

pépiement de moineaux avec bruit d'eau
écluse
ça klaxonne
réverbères déguisés à l'ancienne

l'allumeur a coulé depuis longtemps

un homme sur un banc lit avec un gros cigare à la bouche

je pense à orson welles

les platanes regardent l'eau qui regarde le ciel
les verts se rencontrent
bouquets d'eleagnus ou de choysias sans fleurs
des petites herbes entre les pavés
des cases métalliques le long des portes de l'écluse exposent déchets détritus et autres restes  qui s'y sont accrochés

comment décrire sur le pont cette plaque métallique au sol ouvragée de points pendant que je ne peux pas observer plus longtemps car

je marche sur le pont au-dessus du canal saint-martin quai de valmy paris 10°

les portes de l'écluse bougent

café restaurant le valmy

quelle date la bataille

les voitures coulent à flots inlassablement


leur flot n'est pas celui du canal
celui-là est discontinu voiture après voiture couleur distincte après couleur distincte
les particules d'eau sont  tellement collées l'une à l'autre qu'elles construisent une nappe
et de même couleur


à nouveau grilles au pied des arbres et pissenlits

pour quelle salade



je marche et j'écris tout en marchant
je vois le sol pendant que j'écris
je vois ce qui m'entoure plus haut plus loin avec le regard périphérique
pour les détails en plan large je lève le nez de mon carnet
j'arrête l'écriture


en contrebas une allée herbacée et pierreuse avec pierres rondes

l'herbe abondante signale qu'elle est peu empruntée

les nez de marche des trottoirs défilent l'alignement de leurs longs rectangles de pierre
contraste de couleur de gris avec le bitume


le regard traverse le canal

sur l'autre rive grand bâtiment industriel

il semble abandonné

le mot "exacompta"

je pense aux carnets  d'écriture
aux textes échangés sur
blogs à leur endroit
moleskine ou clairefontaine

la surface de l'eau montre moins d'objets flottants non identifiés

je lis "131 espace vélos piétons" pendant que mes pieds sentent toujours le dessin des pavés


photo
jeune homme au balcon remontant la manche de sa chemise blanche


photo
une voûte quai de Valmy avec petite haie de troènes au fond après l'ombre


installation de piquets et barres de fer
marché sans bâches

ils pique-niquent sandwich chez paul

objets flottants identifiés : deux sacs plastiques bleus un blanc un emballage de ships mais
je marche tout en écrivant et ne peux vérifier la marque

toujours l'irrégularité des pavés sous les  pieds
je la sens très bien à travers la semelle des chaussures

mes chaussures
elles marchent
tantôt l'une tantôt l'autre
construisent un rythme vert anis
elles suivent la nappe vert bouteille du canal à ma gauche
un peu au-dessus sur ma droite le vert des platanes


le vent de la partie
fait rider la surface de l'eau

une musique des mots m'entraîne dans le courant
mémoire
la fontaine
le moindre vent qui d'aventure

puissance d'évocation d'un assemblage de mots
passé un jour dans notre vie
et faisant retour

un pigeon traverse le canal
au jardin sur la même rive mais de l'autre côté de la rue on s'allonge sur les pelouses

on s'envole comme on peut

les enfants jouent au ballon

des moineaux pépient dans une masse de vert lierre accrochée au mur

peut-être pas du lierre avec ces petites grappes fines de feuilles jaune crème
c'est quoi alors

un pont sur le canal

je vois l'absence d'arletty
(même si elle était sur un pont-décor-de-cinéma)

 

les canards col-vert voguent
à l'écluse attend une péniche
un panneau de signalisation indique espace jemmapes

devantures peintes jaune d'or vert absinthe et rose bonbon
chez antoine et lili


plus possible de continuer sur la longueur du bassin d'écluse
_comment ça s'appelle_

je marche sur des marches
je fais demi-tour
je vois pierre ménard
suppose qu'il twitte l'atelier

je change encore de sens
reprends la marche un peu en contrebas sur le trottoir cette fois

un petit coup de vent

pas de longueur de cheveux suffisante pour en faire sentir le passage
pas non plus de jupe ou de robe
mais les joues


s'arrêter
moment du café
pas encore
je continuer à
marcher

en marchant retrouve la berge possible
encore un anneau d'amarrage

quel est le mien


tiens voilà la péniche après changement de niveau
elle passe l'écluse

décrire en marchant
écrire en marchant
je marche et je tourne la tête pour regarder encore un peu

le mot "aspasia" sur bleu

au sol petites boules vertes hérissées de piquants

sûrement de jeunes bogues de châtaignes
tombées du nid
je lève la tête
châtaigniers confirmés

interdit aux chiens même tenus en laisse

n'ai pas de laisse
ou du moins pas de celles-là

entre dans une aire de jeu

feuilles de platanes au sol

ça sent l'ombre mouillée comme un peu déjà l'automne

je marche
je marche

la main gauche tient le carnet
commence à s'essouffler entre poignet et carpes
la mine du crayon s'épuise
vais bientôt écrire avec le bois
sur le papier ça n'ira pas

ah il faut retourner
l'aire de jeu ne dure pas

encore sentir du sol moquette plastique

écrire sans arrêter les pas
plus ralentis qu'une marche sans écriture
qu'y a-t-il d'autre de ralenti

les pieds sentent des petits cailloux sur le marches
avant que les yeux ne les voient
ils n'entrent pas dans la chaussure
ce n'est pas l'heure du scrupule


enseigne : carré revêtements céramiques

bribes de conversation sur la rive du canal saint-martin
"c'est pas l'artiste ...comment s'appelle-t-il ... c'est un australien"


photo
pignon peint signé bergerol, quai de valmy, paris 10°



bribes de conversation mais pas la même personne que précédemment
 : "j'ai toujours rêvé d'être un artiste ... j'ai toujours trouvé ça ...."

les pigeons roucoulent à trois sur la berge de pierre

un étui de papier à cigarette à côté des pigeons

je pense à fred griot et son JE CLOPE


elles mangent la dernière bouchée de leur sandwich

hygiéniquement correctes

elles se lavent les mains avec le liquide désinfectant obligatoire

difficile
à la caisse d'une pharmacie quelconque
de ne pas voir des amas de flacons en plastique transparent
proclamés gels mains antiseptiques


bribes de conversation : "on gruge les gens ... sur les vêtements ..."


photo
breton sur le canal saint-martin : rue jean poulmach

 

lever les yeux et voir les nuages
l'écrire en marchant
et voir sur fond de pavés herbes capsules de bouteille et mégots

un avion passe

un autre pont et un pont tournant qui tourne
laisse apparaître dessous ...


photo

canne et couvée de canetons révélées par ouverture du pont tournant sur canal saint-martin



je marche en écrivant

s'amuser à l'impossibilité d'observer davantage et de compter les canetons

écrire en marchant

canauxrama et sa ballade touristique et ses touristes qui font bonjour repasse dans l'autre sens

le bruit du bateau qui glisse sur l'eau

la voix sonorisée du guide touristique
"vous allez pouvoir apercevoir sur votre gauche l'... (le quoi?) de l'hôpital saint louis"

pas de places à la terrasse de la marne

sur l'autre rive du canal lire puis écrire : salle des ventes aux enchères

eau surfacée avec reflets et détritus surnageant
le vent offre des ondulations au ciel

tiens pas de garde-fous ici
de balustrade
de grilles
pour protéger


au bord du canal
simenon rôde


une qui jogge

cette odeur un peu âcre un peu saumâtre un peu moisie-mouillée

quel mot pour le parfum de cette eau-là


le soleil
et des ombres





s'arrêter chez sésame
café champ contre-champ          en terrasse          deux clients viennent de laisser places


je ne
marche plus


contre allée           champ          et ses voitures garées          entre trottoir et voitures garées allée pour cyclistes          terrasse avec tables carrées revêtement bois mais lequel et pieds ferronniers à l'ancienne petites chaises de jardin pliantes en fer avec coussins orange          un skater glisse sur l'allée des cyclistes          une rangée de platanes


contre-champ une rangée de hauts tabourets autour d'un bar en bois .....
j'aperçois des livres derrière la vitre presque vitrine : shakespeare, jules césar, visible-lisible sur un dos          une corbeille en osier à l'entrée recueille des magazines          "papa, papa" dit une petite voix enfantine         


au-delà du canal sur l'autre rive ligne de platanes aussi           champ          un grand immeuble moderne à balcons translucides orange, comme de grandes gélatines-filtres pour projecteurs de scène         

ils passent devant la terrasse          elle et lui en chapeaux haut-de-forme-déguisement..........entrent au café.........ils n'ont plus dix-sept ans           "j'ai pas énormément faim moi" ...........ressortent        champ           et s'installent en terrasse


un bouquet de lysanthis autrefois blancs contrechamp continuent de faner en un vase           trop de soleil ou trop d'âge          trois chaises longues repliées le long de la porte d'entrée à côté d'une poussette tout-terrain-panier-à-commissions-intégré          "papa papa   donne-moi la main"

colette magny chante dans la mémoire réveillée

au fond de la salle au-dessus du bar immense ardoise-programme



"la nana elle a déjà poussé la voiture de 20 mètres en se garant tout à l'heure" dit un jeune homme buvant un café à une jeune file qui l'accompagne et observant la voiture qui manœuvre pour se désenclaver de sa place           champ         puis "ils prennent les tickets restaurants   j'sais pas le samedi"


un ventilateur contrechamp au-dessus du bar



15h 35     quitte le sésame et le contrechamp en travelling





en sens inverse je marche en écrivant          j'écris en marchant         

du vent du vent des nuages des nuages
klaxons de vélos
les voitures voiturent

au loin j'aperçois une personne svelte, casque de vélo sans vélo, torse nu, sorte de boxer-short_le temps de l'écriture marchée me rapproche de l'énigme_ le torse nu se confirme, gants de boxe rouge sang et silhouette pliée d'une manière que je ne parviens pas à déchiffrer

quel est ce pli
quel est ce ploiement
est-ce douleur
est-ce rire
la position des jambes intrigue aussi
il me semble se protéger de quelque chose

il se tient sur la berge sous la pile d'un pont
et trois ou quatre personnes stationnent au-dessus de lui
il me semble qu'ils le regardent se penchent vers lui

encore quelques pas et l'énigme va tomber

ce qui tombe ce sont des œufs crus
et le récipiendaire a l'air consentant

j'imagine un pari

je me retourne pour regarder encore un peu
mais je continue à marcher

je marche
un homme endormi-couché en travers sur le rebord béton de la rive_ou dois-je dire du quai_la moitié de sa tête n'y repose pas

j'imagine un esseulé
un habitant du dehors
un avec pas de logis
un dans un équilibre instable
mais il ne peut pas tomber
dans l'eau

je marche

sur un bâtiment l'inscription : Assainissement de Paris

quid de celui du canal


quelques gouttes de pluie
à nouveau les trois couleurs de chez antoine et lili et la frise des ampoules colorées pas repérées lors de la marche dans l'autre sens

"en me voyant il refume" dit une jeune fille que je croise

une manif au loin avec sifflets et slogans
décryptage peu probable
crois entendre "qui va là" "où vas-tu"
aperçois de la couleur orange qui s'agite

le bruit fait s'envoler les canards

je marche
la fanfare va me croiser
je vais croiser la fanfare
orange c'est la couleur d'écharpes boa
sûrement acryliques
montées sur tiges de fer et agitées pour la circonstance par les manifestants

impossible de savoir de quoi il s'agit
pas de panneaux
pas de banderoles
pas de distributions de tracts
c'est fête de voisins ou quoi
ils sont tout seuls ou quoi
ça reste entre eux ou quoi

j'entends un "manifestez-vous"

guère plus avancée

je marche
les bruits de cette réunion de joyeux drilles s'éloignent
je m'éloigne des bruits etc



c'est une histoire de sol cette écriture en marchant
c'est par les pieds que ça s'écrit
c'est par le regard périphérique
c'est par les oreilles

pépiements de moineaux dans un bosquet
je lève les yeux du carnet pour identification du bosquet
je marche
c'est du charme
je marche
je marche
je marche


le temps marche aussi
il est 16 h

l'heure de litote en tête
l'heure de la rue parodi
n'y suis pas encore



tiens revoilà canauxrama

photo assise sur un banc quai de Valmy paris 10°, femme indienne en sari chantant une mélodie


voilà la rue parodi

16h 05




samedi 19 juin 2010




atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard
du 12 juin dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête 

voici les propositions d'écriture :

détails à lire sur liminaire

#décrire ce que vous voyez en marchant tout en décrivant ce que vous ressentez : difficulté d'écrire dans la marche, temps, paysage.

#à l'arrêt café, champ/contre-champ, intérieur/extérieur, dans le café / devant le café, quartier /rue

#cf Laurent Septier : décrire en une ligne photo que vous auriez prise : photo potentielle

en compagnie des autres participants dont vous pouvez lire les textes sur liminaire (cliquez sur le lien)
voici ce que j'écrivais 






je marche
sur la rive du canal saint-martin, quai de valmy paris 10°
atelier de lecture itinérant de pierre ménard

je marche
puisque la consigne c'est d'écrire / décrire ce qu'on voit en marchant
et j'ai attribué d'emblée le en marchant à écrire, et pas à ce qu'on voit

alors
je marche et j'écris tout en marchant

le chaland
jeune skater à casque orange
pavés sous les pieds
odeur de l'eau
anneau en fer

pour quel amarrage

écluse

je pense à simenon

un homme fait des pompes dans un petit jardin d'ombre

sous mes pieds c'est quoi

une moquette verte en plastique
vigilance poubelle dit le plastique vert vide accroché à son anneau

pour les reliefs repêchés sur le canal

pépiement de moineaux avec bruit d'eau
écluse
ça klaxonne
réverbères déguisés à l'ancienne

l'allumeur a coulé depuis longtemps

un homme sur un banc lit avec un gros cigare à la bouche

je pense à orson welles

les platanes regardent l'eau qui regarde le ciel
les verts se rencontrent
bouquets d'eleagnus ou de choysias sans fleurs
des petites herbes entre les pavés
des cases métalliques le long des portes de l'écluse exposent déchets détritus et autres restes  qui s'y sont accrochés

comment décrire sur le pont cette plaque métallique au sol ouvragée de points pendant que je ne peux pas observer plus longtemps car

je marche sur le pont au-dessus du canal saint-martin quai de valmy paris 10°

les portes de l'écluse bougent

café restaurant le valmy

quelle date la bataille

les voitures coulent à flots inlassablement


leur flot n'est pas celui du canal
celui-là est discontinu voiture après voiture couleur distincte après couleur distincte
les particules d'eau sont  tellement collées l'une à l'autre qu'elles construisent une nappe
et de même couleur


à nouveau grilles au pied des arbres et pissenlits

pour quelle salade



je marche et j'écris tout en marchant
je vois le sol pendant que j'écris
je vois ce qui m'entoure plus haut plus loin avec le regard périphérique
pour les détails en plan large je lève le nez de mon carnet
j'arrête l'écriture


en contrebas une allée herbacée et pierreuse avec pierres rondes

l'herbe abondante signale qu'elle est peu empruntée

les nez de marche des trottoirs défilent l'alignement de leurs longs rectangles de pierre
contraste de couleur de gris avec le bitume


le regard traverse le canal

sur l'autre rive grand bâtiment industriel

il semble abandonné

le mot "exacompta"

je pense aux carnets  d'écriture
aux textes échangés sur
blogs à leur endroit
moleskine ou clairefontaine

la surface de l'eau montre moins d'objets flottants non identifiés

je lis "131 espace vélos piétons" pendant que mes pieds sentent toujours le dessin des pavés


photo
jeune homme au balcon remontant la manche de sa chemise blanche


photo
une voûte quai de Valmy avec petite haie de troènes au fond après l'ombre


installation de piquets et barres de fer
marché sans bâches

ils pique-niquent sandwich chez paul

objets flottants identifiés : deux sacs plastiques bleus un blanc un emballage de ships mais
je marche tout en écrivant et ne peux vérifier la marque

toujours l'irrégularité des pavés sous les  pieds
je la sens très bien à travers la semelle des chaussures

mes chaussures
elles marchent
tantôt l'une tantôt l'autre
construisent un rythme vert anis
elles suivent la nappe vert bouteille du canal à ma gauche
un peu au-dessus sur ma droite le vert des platanes


le vent de la partie
fait rider la surface de l'eau

une musique des mots m'entraîne dans le courant
mémoire
la fontaine
le moindre vent qui d'aventure

puissance d'évocation d'un assemblage de mots
passé un jour dans notre vie
et faisant retour

un pigeon traverse le canal
au jardin sur la même rive mais de l'autre côté de la rue on s'allonge sur les pelouses

on s'envole comme on peut

les enfants jouent au ballon

des moineaux pépient dans une masse de vert lierre accrochée au mur

peut-être pas du lierre avec ces petites grappes fines de feuilles jaune crème
c'est quoi alors

un pont sur le canal

je vois l'absence d'arletty
(même si elle était sur un pont-décor-de-cinéma)

 

les canards col-vert voguent
à l'écluse attend une péniche
un panneau de signalisation indique espace jemmapes

devantures peintes jaune d'or vert absinthe et rose bonbon
chez antoine et lili


plus possible de continuer sur la longueur du bassin d'écluse
_comment ça s'appelle_

je marche sur des marches
je fais demi-tour
je vois pierre ménard
suppose qu'il twitte l'atelier

je change encore de sens
reprends la marche un peu en contrebas sur le trottoir cette fois

un petit coup de vent

pas de longueur de cheveux suffisante pour en faire sentir le passage
pas non plus de jupe ou de robe
mais les joues


s'arrêter
moment du café
pas encore
je continuer à
marcher

en marchant retrouve la berge possible
encore un anneau d'amarrage

quel est le mien


tiens voilà la péniche après changement de niveau
elle passe l'écluse

décrire en marchant
écrire en marchant
je marche et je tourne la tête pour regarder encore un peu

le mot "aspasia" sur bleu

au sol petites boules vertes hérissées de piquants

sûrement de jeunes bogues de châtaignes
tombées du nid
je lève la tête
châtaigniers confirmés

interdit aux chiens même tenus en laisse

n'ai pas de laisse
ou du moins pas de celles-là

entre dans une aire de jeu

feuilles de platanes au sol

ça sent l'ombre mouillée comme un peu déjà l'automne

je marche
je marche

la main gauche tient le carnet
commence à s'essouffler entre poignet et carpes
la mine du crayon s'épuise
vais bientôt écrire avec le bois
sur le papier ça n'ira pas

ah il faut retourner
l'aire de jeu ne dure pas

encore sentir du sol moquette plastique

écrire sans arrêter les pas
plus ralentis qu'une marche sans écriture
qu'y a-t-il d'autre de ralenti

les pieds sentent des petits cailloux sur le marches
avant que les yeux ne les voient
ils n'entrent pas dans la chaussure
ce n'est pas l'heure du scrupule


enseigne : carré revêtements céramiques

bribes de conversation sur la rive du canal saint-martin
"c'est pas l'artiste ...comment s'appelle-t-il ... c'est un australien"


photo
pignon peint signé bergerol, quai de valmy, paris 10°



bribes de conversation mais pas la même personne que précédemment
 : "j'ai toujours rêvé d'être un artiste ... j'ai toujours trouvé ça ...."

les pigeons roucoulent à trois sur la berge de pierre

un étui de papier à cigarette à côté des pigeons

je pense à fred griot et son JE CLOPE


elles mangent la dernière bouchée de leur sandwich

hygiéniquement correctes

elles se lavent les mains avec le liquide désinfectant obligatoire

difficile
à la caisse d'une pharmacie quelconque
de ne pas voir des amas de flacons en plastique transparent
proclamés gels mains antiseptiques


bribes de conversation : "on gruge les gens ... sur les vêtements ..."


photo
breton sur le canal saint-martin : rue jean poulmach

 

lever les yeux et voir les nuages
l'écrire en marchant
et voir sur fond de pavés herbes capsules de bouteille et mégots

un avion passe

un autre pont et un pont tournant qui tourne
laisse apparaître dessous ...


photo

canne et couvée de canetons révélées par ouverture du pont tournant sur canal saint-martin



je marche en écrivant

s'amuser à l'impossibilité d'observer davantage et de compter les canetons

écrire en marchant

canauxrama et sa ballade touristique et ses touristes qui font bonjour repasse dans l'autre sens

le bruit du bateau qui glisse sur l'eau

la voix sonorisée du guide touristique
"vous allez pouvoir apercevoir sur votre gauche l'... (le quoi?) de l'hôpital saint louis"

pas de places à la terrasse de la marne

sur l'autre rive du canal lire puis écrire : salle des ventes aux enchères

eau surfacée avec reflets et détritus surnageant
le vent offre des ondulations au ciel

tiens pas de garde-fous ici
de balustrade
de grilles
pour protéger


au bord du canal
simenon rôde


une qui jogge

cette odeur un peu âcre un peu saumâtre un peu moisie-mouillée

quel mot pour le parfum de cette eau-là


le soleil
et des ombres





s'arrêter chez sésame
café champ contre-champ          en terrasse          deux clients viennent de laisser places


je ne
marche plus


contre allée           champ          et ses voitures garées          entre trottoir et voitures garées allée pour cyclistes          terrasse avec tables carrées revêtement bois mais lequel et pieds ferronniers à l'ancienne petites chaises de jardin pliantes en fer avec coussins orange          un skater glisse sur l'allée des cyclistes          une rangée de platanes


contre-champ une rangée de hauts tabourets autour d'un bar en bois .....
j'aperçois des livres derrière la vitre presque vitrine : shakespeare, jules césar, visible-lisible sur un dos          une corbeille en osier à l'entrée recueille des magazines          "papa, papa" dit une petite voix enfantine         


au-delà du canal sur l'autre rive ligne de platanes aussi           champ          un grand immeuble moderne à balcons translucides orange, comme de grandes gélatines-filtres pour projecteurs de scène         

ils passent devant la terrasse          elle et lui en chapeaux haut-de-forme-déguisement..........entrent au café.........ils n'ont plus dix-sept ans           "j'ai pas énormément faim moi" ...........ressortent        champ           et s'installent en terrasse


un bouquet de lysanthis autrefois blancs contrechamp continuent de faner en un vase           trop de soleil ou trop d'âge          trois chaises longues repliées le long de la porte d'entrée à côté d'une poussette tout-terrain-panier-à-commissions-intégré          "papa papa   donne-moi la main"

colette magny chante dans la mémoire réveillée

au fond de la salle au-dessus du bar immense ardoise-programme



"la nana elle a déjà poussé la voiture de 20 mètres en se garant tout à l'heure" dit un jeune homme buvant un café à une jeune file qui l'accompagne et observant la voiture qui manœuvre pour se désenclaver de sa place           champ         puis "ils prennent les tickets restaurants   j'sais pas le samedi"


un ventilateur contrechamp au-dessus du bar



15h 35     quitte le sésame et le contrechamp en travelling





en sens inverse je marche en écrivant          j'écris en marchant         

du vent du vent des nuages des nuages
klaxons de vélos
les voitures voiturent

au loin j'aperçois une personne svelte, casque de vélo sans vélo, torse nu, sorte de boxer-short_le temps de l'écriture marchée me rapproche de l'énigme_ le torse nu se confirme, gants de boxe rouge sang et silhouette pliée d'une manière que je ne parviens pas à déchiffrer

quel est ce pli
quel est ce ploiement
est-ce douleur
est-ce rire
la position des jambes intrigue aussi
il me semble se protéger de quelque chose

il se tient sur la berge sous la pile d'un pont
et trois ou quatre personnes stationnent au-dessus de lui
il me semble qu'ils le regardent se penchent vers lui

encore quelques pas et l'énigme va tomber

ce qui tombe ce sont des œufs crus
et le récipiendaire a l'air consentant

j'imagine un pari

je me retourne pour regarder encore un peu
mais je continue à marcher

je marche
un homme endormi-couché en travers sur le rebord béton de la rive_ou dois-je dire du quai_la moitié de sa tête n'y repose pas

j'imagine un esseulé
un habitant du dehors
un avec pas de logis
un dans un équilibre instable
mais il ne peut pas tomber
dans l'eau

je marche

sur un bâtiment l'inscription : Assainissement de Paris

quid de celui du canal


quelques gouttes de pluie
à nouveau les trois couleurs de chez antoine et lili et la frise des ampoules colorées pas repérées lors de la marche dans l'autre sens

"en me voyant il refume" dit une jeune fille que je croise

une manif au loin avec sifflets et slogans
décryptage peu probable
crois entendre "qui va là" "où vas-tu"
aperçois de la couleur orange qui s'agite

le bruit fait s'envoler les canards

je marche
la fanfare va me croiser
je vais croiser la fanfare
orange c'est la couleur d'écharpes boa
sûrement acryliques
montées sur tiges de fer et agitées pour la circonstance par les manifestants

impossible de savoir de quoi il s'agit
pas de panneaux
pas de banderoles
pas de distributions de tracts
c'est fête de voisins ou quoi
ils sont tout seuls ou quoi
ça reste entre eux ou quoi

j'entends un "manifestez-vous"

guère plus avancée

je marche
les bruits de cette réunion de joyeux drilles s'éloignent
je m'éloigne des bruits etc



c'est une histoire de sol cette écriture en marchant
c'est par les pieds que ça s'écrit
c'est par le regard périphérique
c'est par les oreilles

pépiements de moineaux dans un bosquet
je lève les yeux du carnet pour identification du bosquet
je marche
c'est du charme
je marche
je marche
je marche


le temps marche aussi
il est 16 h

l'heure de litote en tête
l'heure de la rue parodi
n'y suis pas encore



tiens revoilà canauxrama

photo assise sur un banc quai de Valmy paris 10°, femme indienne en sari chantant une mélodie


voilà la rue parodi

16h 05




samedi 19 juin 2010

samedi 19 juin 2010

offrandes et libations




texte paru, d'abord invité, chez pierre ménard liminaire dans le cadre des vases communicants vendredi 4 juin 2010

à cette même date paraissait ici son texte l'usure du temps




  
 
 
 



Porte ouvrant sur l'air#1_pour word_2010_01_4_9912
 






offrandes et libations miel pain fleurs et eau fraiche vers qui invite

splendeur émouvante de se sentir appelée


ça chante pinsons et merles ça s'agite abeilles et papillons ça pique en bouquet d'ortie

à moi la vivance de la langue à moi les grandes bêtes venez à la visite

ça crie dedans avec livrées sauvages ça cavale muscles et foulées dans les hautes herbes

de grands pans pivotent ouvrent à de la vastitude nouvelle

de grands portes métalliques s'élèvent et donnent sur rien mais l'horizon

ça tresse des courbures de panier ça cueille des fraises au bois



comment
ramez, disaient-elles




c'est la lumière de l'aube elle déborde soudain avec tendre assurance s'invite dans les ombres accroche ses couleurs aux arbres à la terre aux fenêtres jusqu'au clavier




*
il y avait
au long des côtes du monde
une île
où s'était formée une cité
sur les rives d'un fleuve

avec ses balcons
ses rinceaux et grilles
ses avenues et arbres

avec ses maisons serrées

ses fenêtres à carreaux
ses rideaux fins de tulle
ses femmes à corsage

et ses hommes à chapeaux

des petites filles se promenaient
à socquettes

des petits garçons se promenaient
à chaussettes

des grand-mères à boucles d'oreille
lisaient
le soir
des histoires
sous des lampes

près des lits


dans l'air du matin
des chevaux auburn
tireraient des grandes carrioles
à bouteilles de lait en verre

quelque fois
dans la nuit
une panthère noire
ferait visite


les réverbères projetaient
dans les chambres
leur lumière
de persiennes



chacun
chacune
était bientôt rangé
dans son lit

geignait
ronflait
criait mise à mort


dormait dans leurs rêves



s'était formée
une ville de toits
gris de zinc

une ville de chats
de quinquina
de dubonnet

une ville de charbonniers

une ville de décembre
en mandarines



et dans cette ville
de vies
de cris
de morts

et dans cette île
avec tous les autres

elle
était







Magnolia soulangeana assemblage pour word__2010_04_11
 



 

*
en écho à michel butor, Illustrations II, Gallimard, 1969.

il y avait au large de l’Europe une île où s’était formée une cité considérable, pendant quelque temps la plus importante de toute la terre,

sur les rives d’un fleuve large et lent,

avec ses places et ses fontaines,

ses grilles, ses balcons, ses stores,

ses enfilades de maisons monotonement élégantes avec leurs chaînes de pierre et de briques alternées





samedi 19 juin 2010




texte paru, d'abord invité, chez pierre ménard liminaire dans le cadre des vases communicants vendredi 4 juin 2010

à cette même date paraissait ici son texte l'usure du temps




  
 
 
 



Porte ouvrant sur l'air#1_pour word_2010_01_4_9912
 






offrandes et libations miel pain fleurs et eau fraiche vers qui invite

splendeur émouvante de se sentir appelée


ça chante pinsons et merles ça s'agite abeilles et papillons ça pique en bouquet d'ortie

à moi la vivance de la langue à moi les grandes bêtes venez à la visite

ça crie dedans avec livrées sauvages ça cavale muscles et foulées dans les hautes herbes

de grands pans pivotent ouvrent à de la vastitude nouvelle

de grands portes métalliques s'élèvent et donnent sur rien mais l'horizon

ça tresse des courbures de panier ça cueille des fraises au bois



comment
ramez, disaient-elles




c'est la lumière de l'aube elle déborde soudain avec tendre assurance s'invite dans les ombres accroche ses couleurs aux arbres à la terre aux fenêtres jusqu'au clavier




*
il y avait
au long des côtes du monde
une île
où s'était formée une cité
sur les rives d'un fleuve

avec ses balcons
ses rinceaux et grilles
ses avenues et arbres

avec ses maisons serrées

ses fenêtres à carreaux
ses rideaux fins de tulle
ses femmes à corsage

et ses hommes à chapeaux

des petites filles se promenaient
à socquettes

des petits garçons se promenaient
à chaussettes

des grand-mères à boucles d'oreille
lisaient
le soir
des histoires
sous des lampes

près des lits


dans l'air du matin
des chevaux auburn
tireraient des grandes carrioles
à bouteilles de lait en verre

quelque fois
dans la nuit
une panthère noire
ferait visite


les réverbères projetaient
dans les chambres
leur lumière
de persiennes



chacun
chacune
était bientôt rangé
dans son lit

geignait
ronflait
criait mise à mort


dormait dans leurs rêves



s'était formée
une ville de toits
gris de zinc

une ville de chats
de quinquina
de dubonnet

une ville de charbonniers

une ville de décembre
en mandarines



et dans cette ville
de vies
de cris
de morts

et dans cette île
avec tous les autres

elle
était







Magnolia soulangeana assemblage pour word__2010_04_11
 



 

*
en écho à michel butor, Illustrations II, Gallimard, 1969.

il y avait au large de l’Europe une île où s’était formée une cité considérable, pendant quelque temps la plus importante de toute la terre,

sur les rives d’un fleuve large et lent,

avec ses places et ses fontaines,

ses grilles, ses balcons, ses stores,

ses enfilades de maisons monotonement élégantes avec leurs chaînes de pierre et de briques alternées





samedi 19 juin 2010

samedi 19 juin 2010

entrer par le sacrifice




avec mathieu brosseau, Et même dans la disparition, éd Wigman

 



entrer par le sacrifice

oui il y a une porte blanche au fond du noir

l'arrêt ressemble au sacrifice

tu le sais seul le blanc te sauve de l'impossible commencement

et il faudra donner ta parole par-dessus les rivières pour qu'elle te parvienne

il faudra gravir l'échelle de l'ange et laisser vivre la lumière libérée

laisser le corps apparaître
laisser le corps disparaître
montrer ce qui fait de toi histoire

passe la porte
c'est l'entrée qui fait la fin

ouvre

et la lumière te donne ta parole au milieu

quelqu'un viendra-t-il assister ta parole
quelqu'un a-t-il déserté la place
le lieu commun

bientôt tu vas disparaître

un feu rouge brûle et ton visage va pleurer

tu verras que les ruines témoignent et tu verras qu'il est pénible de les faire sortir du temps

toi tu viens avec elle
tu nous l'offres
qui l'avons perdue


allume la veilleuse
ils sont là


27 mai 2010



jeudi 17 juin 2010




avec mathieu brosseau, Et même dans la disparition, éd Wigman

 



entrer par le sacrifice

oui il y a une porte blanche au fond du noir

l'arrêt ressemble au sacrifice

tu le sais seul le blanc te sauve de l'impossible commencement

et il faudra donner ta parole par-dessus les rivières pour qu'elle te parvienne

il faudra gravir l'échelle de l'ange et laisser vivre la lumière libérée

laisser le corps apparaître
laisser le corps disparaître
montrer ce qui fait de toi histoire

passe la porte
c'est l'entrée qui fait la fin

ouvre

et la lumière te donne ta parole au milieu

quelqu'un viendra-t-il assister ta parole
quelqu'un a-t-il déserté la place
le lieu commun

bientôt tu vas disparaître

un feu rouge brûle et ton visage va pleurer

tu verras que les ruines témoignent et tu verras qu'il est pénible de les faire sortir du temps

toi tu viens avec elle
tu nous l'offres
qui l'avons perdue


allume la veilleuse
ils sont là


27 mai 2010



jeudi 17 juin 2010

jeudi 17 juin 2010

plastique#3 en bleu anémones et carré blanc




En bleu anémones et carré blanc acrylique toile 81x116 


en bleu anémones et carré blanc acr/t 81x116 mh


  
 

jeudi 10 juin 2010




En bleu anémones et carré blanc acrylique toile 81x116 


en bleu anémones et carré blanc acr/t 81x116 mh


  
 

jeudi 10 juin 2010

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