📄 Navigation

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62

Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 35 sur 62 (entrées 1701 à 1750 sur 3059)

jeudi 21 juil 2011

 

 

 

la vie va vite.

 

un jour j'ai 12 ans ou 13 ans. on m'achète le premier soutien-gorge. le petit frère assiste à l'essayage. c'était ma soeur. moi torse nu. elle a des seins de négresse elle dit à ma mère la vendeuse.

 

 penser à tout ce qui est allé si vite

 

un jour c'était 18 ans. on me donne ma première voiture la vieille ami 6 grise de mon père. le lendemain du permis en poche me suis dit c'est aujourd'hui place de la concorde et j'ai tourné autour du triomphe héroïne dérisoire du ballet des voitures. un jour c'était 12 ans peut-être premier transistor philips avec étui protecteur à petits trous pour laisser accessibles les boutons il y en avait un rouge marche-arrêt. pas trouvé trace dans webmonde.  sûrement premier électrophone. sais pas quel âge.  disons aussi 13.  marque disons aussi philips. pour brassens écouté avec dictionnaire et brel pendant que soeursoeur saluait les copains et que je raccordais quand même plus yéyé avec ma première surprise-partie à laquelle n'allais jamais mais vartan.  hardy aussi tous les garçons et les filles de mon âge la la la

 

 

écriture saute du soutien-gorge au transistor à la voiture à la musique par sauts et gambades s'installe dans les replis souvenus fictionnés de la mémoire labile (tiens est-ce adjectif de trop, fermez la parenthèse

 

va vite écriture aussi ça lui arrive

batifole dans les recoins herbes folles des premiers

 

 

 

 

et il continue de pleuvoir l'été au jardin

tilleul goutte et bassin accueille

 

 



jeudi 21 juil 2011

jeudi 21 juil 2011

mots glissent dans fissures du béton

 

 


 

mots glissent dans fissures du béton
entre les marches
au caniveau

grillage sur pignon
ça accroche béton
ça chénage les séparés

phrases vont jusqu'aux cloches du campanile
entendraient presque chanter les grillons du métro


de l'eau a empli les grands réservoirs bleus



 

mercredi 20 juil 2011

 

 


 

mots glissent dans fissures du béton
entre les marches
au caniveau

grillage sur pignon
ça accroche béton
ça chénage les séparés

phrases vont jusqu'aux cloches du campanile
entendraient presque chanter les grillons du métro


de l'eau a empli les grands réservoirs bleus



 

mercredi 20 juil 2011

mercredi 20 juil 2011

ça mord

 

 

 

le chariot descend en radiologie scanner irm sous-sol

le corps y est allongé ca croque dans le dos à gauche ou plutôt ça mâche ou ça mord oui ça mord la soeur marche à côté chariot les murs jaunes moches défilent attente attendre que ça mord

protocole se lever du chariot montez sur la plate-forme ça va ça  la tête ça ne tourne pas attention une voix femme semble-t-il derrière le vitrage d'une cabine la plate-forme va basculer ça mord toujours derrière la pilule avalée il y a une demi-heure ne fait rien à l'affaire

c'est quoi l'apparition de l'image en noir et blanc sur l'écran devant ça mord

y a-t-il grave guerre dans le corps projeté en image d'écran noir et blanc puisqu'il y a grave douleur derrière à gauche sous les dernières côtes de la cage ne respirez plus c'est radiologie respirez ça mord

soeur attend dehors. celle du chariot est dedans en plein dedans. elles se retrouvent bientôt l'une couchée l'autre debout dans un large couloir jaune. on viendra vous chercher pour les résultats.

 

 

scinthigraphie osseuse c'est 8° étage sans chariot sans douleur sans soeursoeur.  injection radio et active. il faudra boire et boire boire dès que fini.  installez-vous. qu'est-ce qui vous arrive ça se raconte la maladie c'est une histoire ça fait histoire. droit ou gauche le bras comme vous voulez.  la poche de produit parois ne laissent pas passer lumière. seringues en métal plein comme blindé radio et actif oblige. vous pouvez aller vous asseoir salle d'attente viendra vous chercher.  surtout ne pas attendre lire rêver observer détails salle grandes fenêtres hommes femmes là aussi écrire dans petit carnet mais pas attendre. ah ça appelle un nom. vous voulez bien me suivre. le moyen de dire non. on suit salle d'examen. déshabillez-vous sauf sous-vêtements et allongez-vous là chariot va coulisser entrer dans ce tunnel et prendre clichés. oui va durer un peu longtemps. fermer les yeux peut vous aider ne verrez pas proximité des parois. et c'est début glissade. quoi à l'embuscade au fond de l'invisible corps jusqu'à cette heure radio-active. quelle trace de guerre. quel signe malin. cette nouvelle acception de vocabulaire. fini vous pouvez retourner salle d'attente. résultats en cours. retrouver carnet écriture monde détails. rester coûte que dans réel et pas dans hypothèses

ça appelle une fois encore besoin d'une petite vérification ce petite qui cloue son coin retour au boyau retour aux yeux clos ça aide paraît mais deuxième passage fait cogiter dans les graves protocole bis vous pouvez retourner etc on vous appelle pour résultats etc scinthigraphie osseuse RAS


n'oubliez pas boire boire boire


ne pas oublier vivre vivre vivre

 

 


mardi 19 juil 2011

 

 

 

le chariot descend en radiologie scanner irm sous-sol

le corps y est allongé ca croque dans le dos à gauche ou plutôt ça mâche ou ça mord oui ça mord la soeur marche à côté chariot les murs jaunes moches défilent attente attendre que ça mord

protocole se lever du chariot montez sur la plate-forme ça va ça  la tête ça ne tourne pas attention une voix femme semble-t-il derrière le vitrage d'une cabine la plate-forme va basculer ça mord toujours derrière la pilule avalée il y a une demi-heure ne fait rien à l'affaire

c'est quoi l'apparition de l'image en noir et blanc sur l'écran devant ça mord

y a-t-il grave guerre dans le corps projeté en image d'écran noir et blanc puisqu'il y a grave douleur derrière à gauche sous les dernières côtes de la cage ne respirez plus c'est radiologie respirez ça mord

soeur attend dehors. celle du chariot est dedans en plein dedans. elles se retrouvent bientôt l'une couchée l'autre debout dans un large couloir jaune. on viendra vous chercher pour les résultats.

 

 

scinthigraphie osseuse c'est 8° étage sans chariot sans douleur sans soeursoeur.  injection radio et active. il faudra boire et boire boire dès que fini.  installez-vous. qu'est-ce qui vous arrive ça se raconte la maladie c'est une histoire ça fait histoire. droit ou gauche le bras comme vous voulez.  la poche de produit parois ne laissent pas passer lumière. seringues en métal plein comme blindé radio et actif oblige. vous pouvez aller vous asseoir salle d'attente viendra vous chercher.  surtout ne pas attendre lire rêver observer détails salle grandes fenêtres hommes femmes là aussi écrire dans petit carnet mais pas attendre. ah ça appelle un nom. vous voulez bien me suivre. le moyen de dire non. on suit salle d'examen. déshabillez-vous sauf sous-vêtements et allongez-vous là chariot va coulisser entrer dans ce tunnel et prendre clichés. oui va durer un peu longtemps. fermer les yeux peut vous aider ne verrez pas proximité des parois. et c'est début glissade. quoi à l'embuscade au fond de l'invisible corps jusqu'à cette heure radio-active. quelle trace de guerre. quel signe malin. cette nouvelle acception de vocabulaire. fini vous pouvez retourner salle d'attente. résultats en cours. retrouver carnet écriture monde détails. rester coûte que dans réel et pas dans hypothèses

ça appelle une fois encore besoin d'une petite vérification ce petite qui cloue son coin retour au boyau retour aux yeux clos ça aide paraît mais deuxième passage fait cogiter dans les graves protocole bis vous pouvez retourner etc on vous appelle pour résultats etc scinthigraphie osseuse RAS


n'oubliez pas boire boire boire


ne pas oublier vivre vivre vivre

 

 


mardi 19 juil 2011

mardi 19 juil 2011

je voudrais parler aux ombres

 

 

 

Derrière vous doit apparaître un second vous. Vous ne parlez qu'aux ombres de ee que vous n'avez pas dit.

Valère Novarina Vous qui habitez le temps, P.O.L

 

 

je voudrais parler aux ombres     de ce que vous ne dites pas     de ce que je ne dis pas     je suis ici
pour rien     pour le tout du rien
que nous sommes     j’ai envie de parler
pour renouer en vie
les zuns aux zautres

avec tout de nos os

avec tout de nos animaux

de nos eaux et rivières
de nos flaques et nos fleuves nos vertèbres et nos sueurs

nos sangs     vos yeux nos cieux

 

 

 

vendredi 27 janvier 2007
en voiture vers fécamp

 

 


dimanche 17 juil 2011

 

 

 

Derrière vous doit apparaître un second vous. Vous ne parlez qu'aux ombres de ee que vous n'avez pas dit.

Valère Novarina Vous qui habitez le temps, P.O.L

 

 

je voudrais parler aux ombres     de ce que vous ne dites pas     de ce que je ne dis pas     je suis ici
pour rien     pour le tout du rien
que nous sommes     j’ai envie de parler
pour renouer en vie
les zuns aux zautres

avec tout de nos os

avec tout de nos animaux

de nos eaux et rivières
de nos flaques et nos fleuves nos vertèbres et nos sueurs

nos sangs     vos yeux nos cieux

 

 

 

vendredi 27 janvier 2007
en voiture vers fécamp

 

 


dimanche 17 juil 2011

dimanche 17 juil 2011

l'appareillage du regard




l'appareillage du regard

coince au grinçant des yeux

 

le monde devient illisible

les mots collent à la cornée

les images se froncent

 

 

provins cité médiévale

 

 

 

c'est une Rrose Sélavy

que j'ai aux paupiérers

 

 

 

17 juin 2011

 

 


 

samedi 16 juil 2011




l'appareillage du regard

coince au grinçant des yeux

 

le monde devient illisible

les mots collent à la cornée

les images se froncent

 

 

provins cité médiévale

 

 

 

c'est une Rrose Sélavy

que j'ai aux paupiérers

 

 

 

17 juin 2011

 

 


 

samedi 16 juil 2011

samedi 16 juil 2011

du jardin c'est l'heure discrète #vasescommunicants mars avec michèle dujardin


 

E_fleur

 

du jardin c'est l'heure discrète

de la violette 

février finissant


hellébore orientalis

aux côtés de la blanche


petits troupeaux de perce-neige

sur couches de feuilles mortes

crocus en jaune safran

 

terre se laisse faire et cède racines

 

aux branches de lilas

petites pointes fermes du tendre vert

à celles des cassisiers

le rose

 

pivoines arbustivent leur promesse de splendeur

tenue en si petit espace encore

 

aux aisselles des tiges desséchées

vient la jeunesse des clématites

 

 

on avance, à chaque pas sans retour et la grotte est profonde, on avance jusqu’aux grandes lèvres où les phrases flottent dénouées

 

par-delà les bois, par delà l’hiver, …, je t’envoie mes seins dans leur papier de soie entièrement copiés sur l’envers de mes phrases

 

 

au milieu du brillant vert des feuilles

camelia laisse voir touches de rouge


 

au pied des rosiers encore nus

feuilles de myosotis

feuilles de giroflées

 

rondes des primevères

bien premières en couleurs

 

soulangea n'est qu'arbre dénudé portant chandelles grises

mémoire invente la splendeur bientôt déplissée

on attend comme des rois que le monde vienne à nous

tout autour, une couronne d'herbes folles,

 

 

feuilles dentelées des géraniums sauvages

tiges vert pré des jonquilles

leur jaune un peu visible sous la transparence

 

l'aventure fomente sous feuilles brunes de tilleuls

pas tout à fait décomposées

on rêve de marguerites

 

ça pousse dru en nous

 

libye se libère

 

aiguilles du pin font matériau

pour ouvrage des oiseaux

c'est l'heure aussi des nids

 

mes seins ont tant de bouches

et j'en connais les fruits

 

 

du jardin c'est langue discrète

guette le mot et son bouquet

calices et bassinets 

 

 

ce qui frémit au centre

ce qui murmure au fond

ce qui perce perfore traverse

ce qui fourmille manduque grignote

 

à même la terre

du jardin c'est l'heure discrète

de la vie

insister

 

 

gratitude

jardin ô jardin

 

 

Ph1 IMG_0580_hellébore orientalis_2011_02_22
 Ph2 IMG_0581_hellébore blanche_2011_02_22



Ph3 IMG_0582_violettes_2011_02_22

e-dessin et photos maryse hache



le texte de michèle dujardin est au semenoir ici

 


 

 

vendredi 15 juil 2011


 

E_fleur

 

du jardin c'est l'heure discrète

de la violette 

février finissant


hellébore orientalis

aux côtés de la blanche


petits troupeaux de perce-neige

sur couches de feuilles mortes

crocus en jaune safran

 

terre se laisse faire et cède racines

 

aux branches de lilas

petites pointes fermes du tendre vert

à celles des cassisiers

le rose

 

pivoines arbustivent leur promesse de splendeur

tenue en si petit espace encore

 

aux aisselles des tiges desséchées

vient la jeunesse des clématites

 

 

on avance, à chaque pas sans retour et la grotte est profonde, on avance jusqu’aux grandes lèvres où les phrases flottent dénouées

 

par-delà les bois, par delà l’hiver, …, je t’envoie mes seins dans leur papier de soie entièrement copiés sur l’envers de mes phrases

 

 

au milieu du brillant vert des feuilles

camelia laisse voir touches de rouge


 

au pied des rosiers encore nus

feuilles de myosotis

feuilles de giroflées

 

rondes des primevères

bien premières en couleurs

 

soulangea n'est qu'arbre dénudé portant chandelles grises

mémoire invente la splendeur bientôt déplissée

on attend comme des rois que le monde vienne à nous

tout autour, une couronne d'herbes folles,

 

 

feuilles dentelées des géraniums sauvages

tiges vert pré des jonquilles

leur jaune un peu visible sous la transparence

 

l'aventure fomente sous feuilles brunes de tilleuls

pas tout à fait décomposées

on rêve de marguerites

 

ça pousse dru en nous

 

libye se libère

 

aiguilles du pin font matériau

pour ouvrage des oiseaux

c'est l'heure aussi des nids

 

mes seins ont tant de bouches

et j'en connais les fruits

 

 

du jardin c'est langue discrète

guette le mot et son bouquet

calices et bassinets 

 

 

ce qui frémit au centre

ce qui murmure au fond

ce qui perce perfore traverse

ce qui fourmille manduque grignote

 

à même la terre

du jardin c'est l'heure discrète

de la vie

insister

 

 

gratitude

jardin ô jardin

 

 

Ph1 IMG_0580_hellébore orientalis_2011_02_22
 Ph2 IMG_0581_hellébore blanche_2011_02_22



Ph3 IMG_0582_violettes_2011_02_22

e-dessin et photos maryse hache



le texte de michèle dujardin est au semenoir ici

 


 

 

vendredi 15 juil 2011

vendredi 15 juil 2011

coeur de personne




le son du coeur

 

avoir du coeur

 

sans le coeur peu pas possible

élans

dépouilles ici un jour avec un coeur

tenons-nous au coeur des hommes

n'oublions pas le coeur à l'ouvrage

que notre coeur aille aussi à toute personne même couchée

 

 

 

notre identité de personne notre coeur peut-être

nous personnes debout que notre coeur batte aussi pour les allongés

le coeur a ses raisons etc

sous les vêtements usés toujours un coeur son souvenir

 

 

effets de personne à coeur un jour battant



©©photos mh Monumenta 2010 Personnes Boltanski

 

 

 

à coeur battant vivre avant que le son ne se sépare de l'effet

 

 



jeudi 14 juil 2011




le son du coeur

 

avoir du coeur

 

sans le coeur peu pas possible

élans

dépouilles ici un jour avec un coeur

tenons-nous au coeur des hommes

n'oublions pas le coeur à l'ouvrage

que notre coeur aille aussi à toute personne même couchée

 

 

 

notre identité de personne notre coeur peut-être

nous personnes debout que notre coeur batte aussi pour les allongés

le coeur a ses raisons etc

sous les vêtements usés toujours un coeur son souvenir

 

 

effets de personne à coeur un jour battant



©©photos mh Monumenta 2010 Personnes Boltanski

 

 

 

à coeur battant vivre avant que le son ne se sépare de l'effet

 

 



jeudi 14 juil 2011

jeudi 14 juil 2011

matière monde

 

 


#matière monde

•fronde dans les prétoires les juges crient au procès 160 100 000 condamnés

 

•Bertrand reste ferme je n'ai pas le temps de lire

 

•à nancy  Pornic Nantes au Caire c'est un cadeau empoisonné

 

•toujours en salle d'attente pièce adjacente à la cantine du tribunal

 

•le sud a voté en faveur de la sécession

 

•le hacker consultant en technologie écrit sur le réseau social : il devrait y avoir de l'espace pour les gens qui veulent vivre en paix

 

• des chemises jaunes autour du sanctuaire : le procureur a requis 51 ans de prison

 

 

#matière France

•des donneurs de gamètes demeurent drapés dans leurs principes : c'est fou ce que c'est dur de faire bouger

 

•la philosophie accouche d'une souris : assumer enfin un changement social

 

•un couple sur 10 pendant neuf mois passe de la gestion du chômage à celle du scandale des sondages

 

•pas d'autres possibilités pour le messie qu'un petit débriefing en termes de soutien

 

•c'est la troisième fois qu'un siège éjectable aurait discrètement oeuvré à la démocratie

 

•un proche du régime regrettait son bras de fer avec le chef de la diplomatie en terme de projets

 

•en moins de deux minutes l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a proposé la berline noire de marque chinoise

 

 

#matière économie

•nous allons créer un fonds pour nos amis nous sommes des partenaires

 

•certains parlent d'un plan pour la liberté la confiance du marché sera possible

 

•nos partenaires étrangers l'État les honorera

 

• j'ai tout repris à zéro je préfère parler de la démocratie

 

•en opération séduction le gazole réclame un lifting

 

•dans d'autres villes africaines la volatilité des prix des aliments fait une faille financière

 

•la pompe propulse Wall Street : le titre risque de trinquer

 

 

•un hôtel particulier prend conscience de da force : 4 millions  de seuils supplémentaires

 

 

#matière terre

•exporter du caviar vers la forêt de Fontainebleau c'est marginal; il n'y aura pas d'incidence sur le cours de la viande et du lait

 

•des gaz de schiste : le point noir du point de vue écologiste ne concerne que le caviar d'élevage

 

•détecter les émissions de gaz de caviar : une première depuis neuf ans les résultats sont implacables coût de la mission 440 millions d'euros

matière sport

 

 

#matière sport

•on a diminué la hauteur de la plaque : la protection dorsale n'est pas obligatoire

 

•la perméabilité neige- haussure va toujours aussi vite mais beaucoup plus en courbe

 

•on est passé d'une coque rigide a des protections souples lorsqu'on passe de l'ombre à la lumière

 

•des doubles vitrages auront les meilleures chances le jeudi 19 : certains profitaient de la nuit pour siffler mais on ne les entend plus

 

 

#matière annonce

•gare d'Asnières Robespierre refait à neuf

 

•métro Jules Joffrin formation Lulu : orthotypographie

 

•au théâtre de la reine blanche : évoluer dans son métier : déménagement

 

•deux journalistes cherchent compagnons la soixantaine à l'occasion de la Saint-Valentin

 

•retrouvez votre flamme tous les jours / paris province garde-meubles

 

•concevoir un livre numérique @entrenous difficultés de la langue française

 

 

#matière,vous

•le million de pacsés  jamais directement sur la peau

 

•les jouets volatiles les ondes infusent du vinaigre blanc libèrent des substances toxiques

 

•la maison des barrière placentaires le demi-cercle suédois fluo les ongles vernis à fil et à cadran ...

 

 

 

 

 

cut-up in libé 8 février 2010

 

 

mercredi 13 juil 2011

 

 


#matière monde

•fronde dans les prétoires les juges crient au procès 160 100 000 condamnés

 

•Bertrand reste ferme je n'ai pas le temps de lire

 

•à nancy  Pornic Nantes au Caire c'est un cadeau empoisonné

 

•toujours en salle d'attente pièce adjacente à la cantine du tribunal

 

•le sud a voté en faveur de la sécession

 

•le hacker consultant en technologie écrit sur le réseau social : il devrait y avoir de l'espace pour les gens qui veulent vivre en paix

 

• des chemises jaunes autour du sanctuaire : le procureur a requis 51 ans de prison

 

 

#matière France

•des donneurs de gamètes demeurent drapés dans leurs principes : c'est fou ce que c'est dur de faire bouger

 

•la philosophie accouche d'une souris : assumer enfin un changement social

 

•un couple sur 10 pendant neuf mois passe de la gestion du chômage à celle du scandale des sondages

 

•pas d'autres possibilités pour le messie qu'un petit débriefing en termes de soutien

 

•c'est la troisième fois qu'un siège éjectable aurait discrètement oeuvré à la démocratie

 

•un proche du régime regrettait son bras de fer avec le chef de la diplomatie en terme de projets

 

•en moins de deux minutes l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a proposé la berline noire de marque chinoise

 

 

#matière économie

•nous allons créer un fonds pour nos amis nous sommes des partenaires

 

•certains parlent d'un plan pour la liberté la confiance du marché sera possible

 

•nos partenaires étrangers l'État les honorera

 

• j'ai tout repris à zéro je préfère parler de la démocratie

 

•en opération séduction le gazole réclame un lifting

 

•dans d'autres villes africaines la volatilité des prix des aliments fait une faille financière

 

•la pompe propulse Wall Street : le titre risque de trinquer

 

 

•un hôtel particulier prend conscience de da force : 4 millions  de seuils supplémentaires

 

 

#matière terre

•exporter du caviar vers la forêt de Fontainebleau c'est marginal; il n'y aura pas d'incidence sur le cours de la viande et du lait

 

•des gaz de schiste : le point noir du point de vue écologiste ne concerne que le caviar d'élevage

 

•détecter les émissions de gaz de caviar : une première depuis neuf ans les résultats sont implacables coût de la mission 440 millions d'euros

matière sport

 

 

#matière sport

•on a diminué la hauteur de la plaque : la protection dorsale n'est pas obligatoire

 

•la perméabilité neige- haussure va toujours aussi vite mais beaucoup plus en courbe

 

•on est passé d'une coque rigide a des protections souples lorsqu'on passe de l'ombre à la lumière

 

•des doubles vitrages auront les meilleures chances le jeudi 19 : certains profitaient de la nuit pour siffler mais on ne les entend plus

 

 

#matière annonce

•gare d'Asnières Robespierre refait à neuf

 

•métro Jules Joffrin formation Lulu : orthotypographie

 

•au théâtre de la reine blanche : évoluer dans son métier : déménagement

 

•deux journalistes cherchent compagnons la soixantaine à l'occasion de la Saint-Valentin

 

•retrouvez votre flamme tous les jours / paris province garde-meubles

 

•concevoir un livre numérique @entrenous difficultés de la langue française

 

 

#matière,vous

•le million de pacsés  jamais directement sur la peau

 

•les jouets volatiles les ondes infusent du vinaigre blanc libèrent des substances toxiques

 

•la maison des barrière placentaires le demi-cercle suédois fluo les ongles vernis à fil et à cadran ...

 

 

 

 

 

cut-up in libé 8 février 2010

 

 

mercredi 13 juil 2011

mercredi 13 juil 2011

lirécrire 1 avec oloé anne savelli

as olé 1/ mh oloé 1 

 

où lire ou écrire où

à ronchamp

s'asseoir dans un jardin

maison d'hôtes

parfum d'héliotropes



IMG_2104


 

DSCN0698

  

15.06.2011

 



mardi 12 juil 2011

as olé 1/ mh oloé 1 

 

où lire ou écrire où

à ronchamp

s'asseoir dans un jardin

maison d'hôtes

parfum d'héliotropes



IMG_2104


 

DSCN0698

  

15.06.2011

 



mardi 12 juil 2011

mardi 12 juil 2011

je voulais




remuenet

texte Antoine Dufeu, bande sonore Valentina Traïanova


 

je voulais vivre plus longtemps légère

je voulais t'aimer plus longtemps au corps léger

je voulais tellement ma main plus tenant léger

 

 

je vais disparaître

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais être sûre de ne pas entrer aux enfers

je voulais me coucher plus longue aux grandes herbes

je voulais poil près de joue rose d'oreiller

 

 

je vais disparaître 

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais plus elphiques cuisses de tendresse

je voulais langue racinienne en flûte éternelle

je voulais ne pas me retourner

 

 

je ne reviendrai pas

je vais disparaître

 

 

je voulais lionceau et panthère

je voulais grandes bêtes d'accompagnée

 

je voulais rouler plus profond dans le très d'amour

je voulais entrelacs d'inconnu encore

 

 

je vais disparaître

je vais disparaître

 

 

je voulais bruit des fleurs enfonçures de bonheur

je voulais puissance au long cours

 

 

RIEN À COMPRENDRE

 

 

je ne reviendrai pas

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais apprivoiser turquoise

je voulais me lever plus tôt encore

 

je voulais être rouge-gorge au jardin

je voulais m'habiller de romarin

 

je voulais chanter troglodyte

je voulais ronronniser chat

 

 

je vais disparaître

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais m'endormir verte çétoine au fond des roses

je voulais briller sardines argentées à l'eau des mers

 

je voulais être rose couleur chez antonello

je voulais être rose couleur chez matisse

 

je voulais éclats lumières aux reflets de l'eau

je voulais pommes oranges ou cerises

 

je ne reviendrai pas

je vais disparaître

 

 

 

au présent

encore un peu

 

 

 

mardi 12 juil 2011




remuenet

texte Antoine Dufeu, bande sonore Valentina Traïanova


 

je voulais vivre plus longtemps légère

je voulais t'aimer plus longtemps au corps léger

je voulais tellement ma main plus tenant léger

 

 

je vais disparaître

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais être sûre de ne pas entrer aux enfers

je voulais me coucher plus longue aux grandes herbes

je voulais poil près de joue rose d'oreiller

 

 

je vais disparaître 

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais plus elphiques cuisses de tendresse

je voulais langue racinienne en flûte éternelle

je voulais ne pas me retourner

 

 

je ne reviendrai pas

je vais disparaître

 

 

je voulais lionceau et panthère

je voulais grandes bêtes d'accompagnée

 

je voulais rouler plus profond dans le très d'amour

je voulais entrelacs d'inconnu encore

 

 

je vais disparaître

je vais disparaître

 

 

je voulais bruit des fleurs enfonçures de bonheur

je voulais puissance au long cours

 

 

RIEN À COMPRENDRE

 

 

je ne reviendrai pas

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais apprivoiser turquoise

je voulais me lever plus tôt encore

 

je voulais être rouge-gorge au jardin

je voulais m'habiller de romarin

 

je voulais chanter troglodyte

je voulais ronronniser chat

 

 

je vais disparaître

je ne reviendrai pas

 

 

je voulais m'endormir verte çétoine au fond des roses

je voulais briller sardines argentées à l'eau des mers

 

je voulais être rose couleur chez antonello

je voulais être rose couleur chez matisse

 

je voulais éclats lumières aux reflets de l'eau

je voulais pommes oranges ou cerises

 

je ne reviendrai pas

je vais disparaître

 

 

 

au présent

encore un peu

 

 

 

mardi 12 juil 2011

mardi 12 juil 2011

corps plongé dans l'esquintage

 

 

 

corps plongé dans l'esquintage

rouge matisse

bleu asse

et rose twombly

 

ça déménage à tous les étages

ou presque

caboche semble tenir

mais ça peut craquer

 

tenir

à la celan

 

ça pourrait crier non

mais ça faut que ça trouve le oui

 

ça faut que ça vit encore

 

 

 

29/05/2011

 

 


 

mardi 12 juil 2011

 

 

 

corps plongé dans l'esquintage

rouge matisse

bleu asse

et rose twombly

 

ça déménage à tous les étages

ou presque

caboche semble tenir

mais ça peut craquer

 

tenir

à la celan

 

ça pourrait crier non

mais ça faut que ça trouve le oui

 

ça faut que ça vit encore

 

 

 

29/05/2011

 

 


 

mardi 12 juil 2011

mardi 12 juil 2011

aimer le temps comme il bat




c'est l'après-midi l'après trois heures et demi très chaud d'un samedi 4 juin lourd ils disent martinets volent bas terre et herbes attendent l'eau

 

je lis arnaud maïseitti une vague après l'autre :


 

 

"une vague après l’autre, le surf est histoire de patience, elle avait ajouté d’oubli, de négligence soigneusement arbitrée, d’élection et de précision, elle avait réfléchi pour lâcher comme pour elle même : de savoir quelle vague et pour quoi, et comment laisser passer derrière soi celle-ci pour s’emparer de la suivante, au bout de combien de temps : et parfois la suivante, c’est des heures après, on ne sait pas."

 

[...]

 

"... le temps toujours à sa place bat à la fréquence de la vague, une vague après l’autre et ne pas la prendre ne change rien, elle avait répondu."

 

 

 

 

le temps bat toujours à sa place l'aimer comme il bat vague après vague écume et vent le laisser battre prendre un kaïros au vol si l'envie mais le temps comme la rose est sans pourquoi une vague est venue une vague viendra

 

 

4/06/2011

 

 


 

mardi 12 juil 2011




c'est l'après-midi l'après trois heures et demi très chaud d'un samedi 4 juin lourd ils disent martinets volent bas terre et herbes attendent l'eau

 

je lis arnaud maïseitti une vague après l'autre :


 

 

"une vague après l’autre, le surf est histoire de patience, elle avait ajouté d’oubli, de négligence soigneusement arbitrée, d’élection et de précision, elle avait réfléchi pour lâcher comme pour elle même : de savoir quelle vague et pour quoi, et comment laisser passer derrière soi celle-ci pour s’emparer de la suivante, au bout de combien de temps : et parfois la suivante, c’est des heures après, on ne sait pas."

 

[...]

 

"... le temps toujours à sa place bat à la fréquence de la vague, une vague après l’autre et ne pas la prendre ne change rien, elle avait répondu."

 

 

 

 

le temps bat toujours à sa place l'aimer comme il bat vague après vague écume et vent le laisser battre prendre un kaïros au vol si l'envie mais le temps comme la rose est sans pourquoi une vague est venue une vague viendra

 

 

4/06/2011

 

 


 

mardi 12 juil 2011

mardi 12 juil 2011

venez vite je n'arrive pas à la réveiller

 

 

 

caroline sagot duvauroux, Le bleu l'oiseau l'Antonello,  

in Le vent chaule suivi de l'Herbe écrit, josé corti

 

 

 

c'est peut-être à 17 h dans la chambre d'une grand-mère que perdue sa nomination de fils  dans le bleu des yeux

 

 

une dépouille de mésange et plumes bleues dans l'allée

 

 

il se tait     tout en habits se couche au grand lit     sa fille au grand même lit tout en habits se couche aussi     le chagrin nu

 

elle est morte hier au grand lit du palier     mamy est morte elle dit     lui dit mamie aussi mais c'est sa mére la morte d'à côté

 

 

les plumes bleues s'éparpillent dans l'allée

 

 

venez monsieur mon ami je n'arrive pas à la réveiller     elle s'est couchée   fatiguée elle a dit à quatre heures    c'est l'heure du goûter les petites pain beurre et chocolat    c'est l'une des deux grandie couchée au grand lit de la consolation repos allongée prés de son père sans paroles juste le cœur dans tristesse souviens-toi de l'enfance

 

elle s'est couchée vers quatre heures venez vite je n'arrive pas à la réveiller

 

nous gardons la gentille à côté     pauvre cadavre qu'elle a vue      en route pour le passé décomposé     son père elle l'a vu yeux bleus pleurés dans le sanglot  posés sur ses yeux bleus fermés à elle sa douce maman

 

soupir dernier donné dans chambre bleue cueilli par personne fors roses du papier peint vase grenat de bohême sur cheminée et pomponnette animal-enveloppe à pyjama posé sur le grand fauteuil bleu et velours

 

je n'arrive pas à la réveiller venez vite

 

faut-il qu'il soit nigaud a-t-il peut-être songé monsieur son ami avoir fait une guerre si tant  meurtrière et pas reconnaître la mort dans le grand lit où étendue sa douce femme

morte dans la mort du sommeil de quatre heures     je suis un peu fatiguée a-t-elle dit vais m'allonger     pendant presque soixante ans ensemble et bien la première que couchée au grand lit d'après-midi

 

elle est morte il a dit on pourra pas la réveiller y'a plus qu'à la préparer

 

à côté dans la chambre bleue elle est préparée     à côté dans la chambre de mamée     c'était sa mère à la morte d'aujourd'hui     c'était comme ça que famille la  nommait     le fils  dans la chambre de sa grand-mère à lui songe à sa mère morte à côté dans la chambre bleue et pense à sa fille couchée à ses côtés      il pense à la fatigue impeccable de sa mère  il pense à la lessive qu'elle faisait le matin de cet après-midi là      c'est déjà hier      plus le temps de la lessiveuse mais machine à laver sans essorage alors sortir linge mouillé le passer dans sorte de pressoir-essoroir  rouleau compresseur d'eau en bois à manivelle puis déposer draps dans un grand panier remonter de la cave et étendre au jardin      oui fatigue impeccable      fatigue dernière à trop demander au coeur musculeux

 

allô mamie est morte      allô mamie est morte      dit le grand- père dit le père      père et fille, fils et petite fille viennent jusqu'à la morte  la regarder la veiller s'en persuader de c'est presque elle mais plus

 

où le bleu des yeux      dans l'allée à la mésange      dans le myosotis au pied du mur du potager      dans les pervenches sous les tilleuls      dans les reflets du ciel au bassin       dans les yeux de son fils là au pied du lit larmes et bleu

 

il pense à ses cheveux      les vois gris sur blanc mais plus tout à fait les anglaises que chaque matin elle formait souples autour d'un gros crayon jaune      ils sont là posés sur l'oreiller mais couleur sans lumière      une beauté familière a sauté par la fenêtre entrouverte      elle la laissait toujours entrouverte

 

il pense à ses cheveux noirs au temps des noisettes avec son frérot dans les bois      au rabot qu'elle souhaitait qu'il utilise      en son âge tendre lui avait fait petite étagère en bois d'acajou

 

il pense à ses pinceaux de martre qu'elle ne vendra plus au magasin. ça faisait déjà quelques années qu'elle ne venait plus y travailler, plus derrière le comptoir, plus les caresses au chat florestan ronronné sur ses genoux

 

 

les plumes bleues dessinent sur le chemin au jardin le souvenir de la mésange

 

 

une grand-mère et une mère c'est selon généalogie meurt la mort installée dans les yeux de son fils dans ceux de sa petite fille alors c'est vrai que la mort vient étouffe la voix ferme les paupières alors c'est vrai que ça vous fait une gueule de pierre une odeur déjà moins sucrée une allure de disparue disjointe on pleure devant le lit à côté du lit dans la chambre à côté c'est sûr on meurt on mourra cul aux racines arrêtés dans nos élans vol de mésange stop l'oubli commence là horizontal sur mort elle ne reviendra pas

 

le fils mourra aussi

oui il mourra

et la petite fille

oui aussi

un jour une autre fois un autre lit

 

même le chien aussi dans la mort

ce jour-là jugé intrus dans la chambre bleue

 

 

d'autres mésanges mortes bleu au jardin dans l'allée

 

 

à quoi pense la petite fille

au chagrin de son père

 

mort corps bientôt en boîte      qui la portera dans ces planches dernières      mercenaire ou fils      puis couvercle la grande disparition      plomb      levée      le monde joue le grand effacement d'elle

 

le temps remue dans le présent mais on sait bien que passé participe frappe à la porte

concordance désaccordée

 

 

bientôt plumes de bleue mésange au jardin dans l'allée vont au vent

 

 

 

 

tandis que les phrases s'alignent

bientôt mésange nouvelle pioupioute

au jardin bleu s'envole au ciel

 

 

 

 

 

 

lundi 11 juil 2011

 

 

 

caroline sagot duvauroux, Le bleu l'oiseau l'Antonello,  

in Le vent chaule suivi de l'Herbe écrit, josé corti

 

 

 

c'est peut-être à 17 h dans la chambre d'une grand-mère que perdue sa nomination de fils  dans le bleu des yeux

 

 

une dépouille de mésange et plumes bleues dans l'allée

 

 

il se tait     tout en habits se couche au grand lit     sa fille au grand même lit tout en habits se couche aussi     le chagrin nu

 

elle est morte hier au grand lit du palier     mamy est morte elle dit     lui dit mamie aussi mais c'est sa mére la morte d'à côté

 

 

les plumes bleues s'éparpillent dans l'allée

 

 

venez monsieur mon ami je n'arrive pas à la réveiller     elle s'est couchée   fatiguée elle a dit à quatre heures    c'est l'heure du goûter les petites pain beurre et chocolat    c'est l'une des deux grandie couchée au grand lit de la consolation repos allongée prés de son père sans paroles juste le cœur dans tristesse souviens-toi de l'enfance

 

elle s'est couchée vers quatre heures venez vite je n'arrive pas à la réveiller

 

nous gardons la gentille à côté     pauvre cadavre qu'elle a vue      en route pour le passé décomposé     son père elle l'a vu yeux bleus pleurés dans le sanglot  posés sur ses yeux bleus fermés à elle sa douce maman

 

soupir dernier donné dans chambre bleue cueilli par personne fors roses du papier peint vase grenat de bohême sur cheminée et pomponnette animal-enveloppe à pyjama posé sur le grand fauteuil bleu et velours

 

je n'arrive pas à la réveiller venez vite

 

faut-il qu'il soit nigaud a-t-il peut-être songé monsieur son ami avoir fait une guerre si tant  meurtrière et pas reconnaître la mort dans le grand lit où étendue sa douce femme

morte dans la mort du sommeil de quatre heures     je suis un peu fatiguée a-t-elle dit vais m'allonger     pendant presque soixante ans ensemble et bien la première que couchée au grand lit d'après-midi

 

elle est morte il a dit on pourra pas la réveiller y'a plus qu'à la préparer

 

à côté dans la chambre bleue elle est préparée     à côté dans la chambre de mamée     c'était sa mère à la morte d'aujourd'hui     c'était comme ça que famille la  nommait     le fils  dans la chambre de sa grand-mère à lui songe à sa mère morte à côté dans la chambre bleue et pense à sa fille couchée à ses côtés      il pense à la fatigue impeccable de sa mère  il pense à la lessive qu'elle faisait le matin de cet après-midi là      c'est déjà hier      plus le temps de la lessiveuse mais machine à laver sans essorage alors sortir linge mouillé le passer dans sorte de pressoir-essoroir  rouleau compresseur d'eau en bois à manivelle puis déposer draps dans un grand panier remonter de la cave et étendre au jardin      oui fatigue impeccable      fatigue dernière à trop demander au coeur musculeux

 

allô mamie est morte      allô mamie est morte      dit le grand- père dit le père      père et fille, fils et petite fille viennent jusqu'à la morte  la regarder la veiller s'en persuader de c'est presque elle mais plus

 

où le bleu des yeux      dans l'allée à la mésange      dans le myosotis au pied du mur du potager      dans les pervenches sous les tilleuls      dans les reflets du ciel au bassin       dans les yeux de son fils là au pied du lit larmes et bleu

 

il pense à ses cheveux      les vois gris sur blanc mais plus tout à fait les anglaises que chaque matin elle formait souples autour d'un gros crayon jaune      ils sont là posés sur l'oreiller mais couleur sans lumière      une beauté familière a sauté par la fenêtre entrouverte      elle la laissait toujours entrouverte

 

il pense à ses cheveux noirs au temps des noisettes avec son frérot dans les bois      au rabot qu'elle souhaitait qu'il utilise      en son âge tendre lui avait fait petite étagère en bois d'acajou

 

il pense à ses pinceaux de martre qu'elle ne vendra plus au magasin. ça faisait déjà quelques années qu'elle ne venait plus y travailler, plus derrière le comptoir, plus les caresses au chat florestan ronronné sur ses genoux

 

 

les plumes bleues dessinent sur le chemin au jardin le souvenir de la mésange

 

 

une grand-mère et une mère c'est selon généalogie meurt la mort installée dans les yeux de son fils dans ceux de sa petite fille alors c'est vrai que la mort vient étouffe la voix ferme les paupières alors c'est vrai que ça vous fait une gueule de pierre une odeur déjà moins sucrée une allure de disparue disjointe on pleure devant le lit à côté du lit dans la chambre à côté c'est sûr on meurt on mourra cul aux racines arrêtés dans nos élans vol de mésange stop l'oubli commence là horizontal sur mort elle ne reviendra pas

 

le fils mourra aussi

oui il mourra

et la petite fille

oui aussi

un jour une autre fois un autre lit

 

même le chien aussi dans la mort

ce jour-là jugé intrus dans la chambre bleue

 

 

d'autres mésanges mortes bleu au jardin dans l'allée

 

 

à quoi pense la petite fille

au chagrin de son père

 

mort corps bientôt en boîte      qui la portera dans ces planches dernières      mercenaire ou fils      puis couvercle la grande disparition      plomb      levée      le monde joue le grand effacement d'elle

 

le temps remue dans le présent mais on sait bien que passé participe frappe à la porte

concordance désaccordée

 

 

bientôt plumes de bleue mésange au jardin dans l'allée vont au vent

 

 

 

 

tandis que les phrases s'alignent

bientôt mésange nouvelle pioupioute

au jardin bleu s'envole au ciel

 

 

 

 

 

 

lundi 11 juil 2011

← Précédent Page 35 / 62 Suivant →